Publié le 18 Sep 2019 - 02:03
ANNEE SCOLAIRE 2019-2020

Le défi de l’apaisement du climat social

 

Le séminaire de rentrée, qui s’est ouvert hier, à Saly Portudal, pour quatre jours, devrait permettre aux acteurs de l’éducation de poser les jalons d’une année scolaire apaisée que toutes les parties appellent de leurs vœux.

 

Nouvelle année scolaire, même défi : celui de la stabilité et d’un climat social apaisé dans le secteur de l’éducation. Le ministre de l’Education l’a rappelé, hier, au moment de présider la cérémonie d’ouverture du séminaire de rentrée qui se tient à Saly Portudal jusqu’au jeudi prochain, sur le thème ‘’Une gouvernance améliorée et un partenariat efficace au service des performances scolaires’’.

‘’Le premier élément des priorités, dit-il, est comment apaiser le climat social. C’est de ce dialogue, de cet apaisement qu’on pourra penser au reste, car sans un climat apaisé, on ne pourra pas réussir toutes les transformations que nous voulons faire’’. Pour Mamadou Talla, c’est à partir de ce moment qu’on peut se pencher sur les autres leviers. Dans ce dessein, il ne s’agit pas seulement d’espérer, mais ‘’il faut aller dans le sens de la réalisation de tous nos engagements que nous avons pris au niveau du ministère depuis qu’on est là, et également ceux qui avaient été pris auparavant’’.

Réagissant à ces propos, Abdou Faty, porte-parole du groupe des sept syndicats les plus représentatifs, a déclaré : ‘’Nous voulons également la paix dans le système pour qu’on puisse avoir une école publique de qualité.’’ Mais cela a un prix, selon le responsable syndical. ‘’Le prix est très simple : respecter les engagements’’, martèle le secrétaire général du Sels/A. Qui fait savoir que les syndicats attendent le gouvernement sur ce point du respect des accords signés. ‘’Les lenteurs administratives continuent de plomber la carrière des enseignants. Le ministère des Finances exerce des surimpositions étouffantes sur le salaire des enseignants. Depuis 6 ans, l’urbanisme refuse d’attribuer des terrains, etc.’’, liste-t-il.

Le syndicaliste invite le futur chargé du monitoring de mettre tous les ministres devant leurs responsabilités sur ces questions cruciales et que l’on connaisse enfin ‘’le fast track’’ par rapport à l’urbanisme, par rapport au payement des rappels, par rapport également à la formation diplômante pour que la paix puisse régner dans le secteur de l’éducation et de la formation.    

En effet, depuis quelques décennies, le quotidien des acteurs de l’éducation est marqué par des perturbations cycliques, l’instabilité de la paix et les contre-performances au niveau des résultats scolaires. Face à cette situation, l’ensemble des acteurs de ce système ont pris plusieurs décisions, afin d’arriver à un apaisement durable d’un secteur aussi important pour l’essor d’une nation que celui de l’éducation et de la formation.

Ces décisions ont permis de noter une relative accalmie durant l’année scolaire 2016-2017. Mais l’année 2017-2018 a repris avec une crise profonde due au non-respect des accords signés entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement, à la non-prise en charge des revendications du Siens (Syndicat des inspecteurs et inspectrices de l’éducation nationale du Sénégal) et d’autres questions nouvelles.

Gouvernance du secteur

Aujourd’hui, pour arriver à cette stabilité recherchée dans le secteur de l’éducation et de la formation, le ministre de tutelle évoque la gouvernance qui, dit-il, est une partie centrale de sa politique de management, une condition pour améliorer la qualité et une condition pour réaliser les projets à tous les niveaux.

‘’La présence de tous les acteurs me rassure. Je suis convaincu qu’on ne peut atteindre notre mission que si nous installons un climat de confiance entre les acteurs, un climat également de sérénité pour qu’on puisse atteindre nos objectifs’’, s’est réjoui le ministre.

Dans un contexte de relative accalmie dans le secteur de l’éducation, ce séminaire, qui a démarré hier, constitue une tribune particulière qui va permettre de tirer le bilan de l’année écoulée et de définir les orientations de l’année à venir, à travers la prise en charge des priorités définies par le ministère de l’Education. Il s’agit notamment de la promotion d’un climat social apaisé dans le secteur.

Mais il y a aussi le renforcement de l’efficacité et de l’efficience du système, le renforcement des capacités des enseignants et l’amélioration de la qualité du pilotage du système éducatif, l’assurance à tous d’une éducation de base de qualité et une systématisation de l’éducation aux valeurs. Selon Mamadou Talla, ‘’ces priorités à court, à moyen et long terme seront partagées par tous les acteurs. Ce sont eux-mêmes qui vont finaliser ces priorités’’.

Dans le cadre de la gouvernance de son secteur, le ministère de l’Education nationale a institué, depuis 2016, deux cadres d’échange et de partage entre l’Administration centrale, les partenaires sociaux et les acteurs institutionnels au niveau déconcentré. Il s’agit des Concertations partenariales annuelles et du Séminaire de rentrée, en vue d’améliorer le pilotage et l’efficacité du système éducatif.

Par IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)

 

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