Publié le 24 Mar 2015 - 02:12
ANOCI, PLAN TAKKAL, SCANDALE QATARI…

Il était une fois Karim Wade et les milliards  

 

Des milliards, Karim Wade en a géré durant le règne de son père-président Abdoulaye Wade. Mais qu’en a-t-il fait ? Un parfum de scandale s’est fait sentir partout où il est passé au point d’en faire aujourd’hui une cible publique. Retour sur quelques affaires qui ont éclaboussé l’opinion.   

 

Les dernières années de règne du président Abdoulaye Wade ont projeté son fils Karim au devant de la scène. Très vite, ce dernier s’est retrouvé au cœur de la sphère étatique avec des centaines de milliards à gérer. De portefeuille en portefeuille, Karim Wade bénéficie d’une confiance presque aveugle d’un père accusé de vouloir en faire son successeur à la tête de la magistrature suprême. L’Organisation de la conférence islamique en mars 2008 a été un test grandeur nature avec la création d’une Agence nationale dénommée ANOCI et confiée à Wade fils.

Au total, plus de 205 milliards seraient dépensés dans cette affaire qualifiée de gouffre financier. Si l’ANOCI affirmait au lendemain de cette conférence avoir dépensé 72 milliards dans la réalisation des travaux pour accueillir l’événement, beaucoup de voix se sont élevées pour démentir ces allégations. Le journaliste d’investigation Abdou Latif Coulibaly écrivait, dans un livre intitulé ‘’Contes et mécomptes de l’ANOCI’’, que l’Agence aurait utilisé pour l’organisation de l’événement la somme totale de 205 milliards 211 millions de dépenses effectives et réelles. Des dépenses avec une composante appelée ‘’Aménagement des bureaux du siège de l’ANOCI’’.

Ce volet a mobilisé 750 millions de F CFA à lui seul. De l’argent utilisé pour l’aménagement des bureaux de Karim Wade. Mais aussi l’équipement des bureaux de ses collaborateurs. Estimées à 101 milliards, les réalisations des chantiers ouverts à la veille de l’OCI dépasseraient de loin ce chiffre et l’argent serait en grande partie pompé du trésor public, dit-on. La bâche sous laquelle le président Wade recevait les hôtes aurait coûté 600 millions de F CFA à l’Agence des aéroports du Sénégal (ADS). Le pire, c’est qu’une récente publication dans la presse apprenait que la bâche faisait l’objet d’une plainte déposée au parquet pour vol.

Du plan Takkal aux 13 milliards du Qatar

Autre affaire, autres reproches. Le plan Takkal créé pour améliorer la fourniture en électricité des ménages et entreprises est estimé à 650 milliards de F CFA. Sur le sujet aussi, il a été reproché au fils du président Abdoulaye Wade des passations de marché absentes du champ des marchés publics. Cette absence d’enregistrement du code des marchés publics de l’acquisition de combustible tout comme les opérations et la maintenance d’installations destinées à produire de l’énergie électrique, a été à l’origine de curieux actes.

Elle a engendré la modification de l’article 3 du code des marchés publics par un décret, sans en avertir l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). Karim disposera désormais des coudées franches et se permettra même de passer en l’espace de 6 mois des marchés de gré à gré d’achat de produits pétroliers pour un montant de 115 milliards F CFA. Pour réaliser une centrale à charbon à Sendou d’un coût estimé à 300 milliards de F CFA, un gré à gré similaire est passé par là, avec le choix du géant sud coréen KEPCO.

L’autre scandale financier dans lequel le fils du président Abdoulaye Wade a été impliqué est lié aux 13 milliards en provenance du Qatar. Et c’est Saïf Al Islam, le fils de l’ex-guide libyen Mouammar Kadhafi, qui donne l’information. Me Wade aurait reçu 13 milliards de francs Cfa du Qatar. La contrepartie étant de réclamer le départ de Kadhafi. En somme, Karim Wade a été mêlé à plusieurs scandales financiers et aujourd’hui, c’est à la justice de décider de son sort. 

 

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