Publié le 14 Nov 2018 - 09:33
APOLOGIE DU TERRORISME

Jamra demande la clémence du chef de l’Etat pour Ousseynou Diop

 

Date ne pouvait être mieux choisie que ce 13 novembre, par l’Organisation islamique Jamra, afin de demander clémence pour le jeune Ousseynou Diop. Les camarades de Mame Matar Guèye ont profité de la commémoration, en France, des attentats de novembre 2015, pour solliciter la clémence du président de la République Macky Sall pour la libération de cet étudiant en mathématiques, physique et informatique, poursuivi pour apologie du terrorisme.

Au lendemain des attentats de ‘‘Charlie Hebdo’’, le jeune étudiant, 19 ans au moment des faits, avait commenté sur sa page Facebook ce qui suit : ‘‘Vous ne devez pas oublier ce que vous avez fait avec l’œuvre de ‘Charlie Hebdo’, en caricaturant notre cher Prophète (Psl). Vous n’avez encore rien vu. Des attentats, il y en aura d’autres.’’

‘‘Une plaisanterie de mauvais goût, avouera-t-il devant les enquêteurs’’, avance le communiqué de l’Ong Jamra qui annonce que l’intéressé, en détention au Cap Manuel, est en grève de la faim pour que son cas soit diligenté.

Après quatre années passées derrière les barreaux sans être jugé, le jeune Ousseynou Diop s'est résolu à entamer une grève de la faim pour ne pas voir définitivement compromise sa brillante carrière estudiantine. Selon Mame Matar Guèye et ses camarades, cet acte de désespoir n'est pas sans risque pour sa santé, désormais précaire depuis qu'une éprouvante maladie l'a récemment terrassé à la prison du Cap-Manuel où il est interné présentement, après un bref passage à la Maison d'arrêt et de correction de Rebeuss.

‘’Soucieux de son avenir et inquiet d'avoir déjà perdu quatre précieuses années de sa carrière universitaire, il a maintes fois, depuis sa cellule, exprimé de bonne foi aux autorités qu'il était totalement ignorant que son acte, qui se voulait initialement espiègle, voire ludique, aurait eu une telle portée. Joignant l'acte à la parole, il a fait amende honorable, par voie épistolaire, en se confondant en plates excuses et en sincères regrets auprès du chef de l'État, du Premier ministre et du ministre de la Justice, à travers trois correspondances demeurées, hélas, sans effet’’, soulignent-ils.

Tout en exprimant leurs soutiens fraternels à cet adolescent en détresse et à sa famille dans le désarroi, ils sollicitent la bienveillante et prompte réaction du chef de l'État, M. Macky Sall, afin que le destin de ce brillant étudiant, promu à un belle avenir, ne soit sacrifié sur l’autel de la hantise sécuritaire, qui aura fait se fourvoyer nombre d’Etats démocratiques, dans leur hâte à ‘’bouffer du jihadiste à tout prix’’.

Si l’adresse envers le chef de l’Etat a été courtoise, Jamra & Mbañ Gacce sont plus directs envers le judiciaire. Ils demandent à ce dernier de juger le jeune homme ou de le libérer. ‘’Comme en atteste à suffisance la jurisprudence imam Alioune Badara Ndao, finalement acquitté, bien qu'un foudroyant réquisitoire, le diabolisant à souhait, lui eût promis 30 ans de réclusion criminelle pour ‘apologie du terroriste’ et autres chefs d’inculpation de la même veine ! Jamra & Mbañ Gacce réclament solennellement le jugement du jeune étudiant Ousseynou Diop - qui a déjà été suffisamment ‘sanctionné’ - ou sa relaxe pure et simple, s’il y a inexistence de preuve de sa culpabilité’’, plaident-ils.

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