Publié le 25 Jul 2015 - 01:44
APPARTENANCE DE DEBY A LA DDS

La défense de Habré dément le gouvernement tchadien

 

La sortie des ministres de la Justice et de la Communication du Tchad affirmant que le président Idriss Déby n’a jamais travaillé à la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) a fait réagir les conseils de Hissein Habré. Dans un communiqué, la défense prend le contre-pied des deux ministres.

 

Lors du point de presse tenu avant-hier mercredi, les ministres tchadiens de la Communication et de la Justice ont affirmé que le président Idriss Déby n’avait jamais travaillé à la fameuse machine répressive de Hissein Habré appelée Direction de la documentation et de la sécurité (DDS). Ces affirmations sont balayées d’un revers de main par la défense de Hissein Habré. ‘’C'est difficile de falsifier l'histoire ou de la réécrire pour essayer de blanchir un homme qui a aujourd'hui liquidé tous les opposants à son régime, et la liste est longue et disponible sur le net’’, soutient la défense dans un communiqué. A ce propos, les conseils de l’ex-président, attrait devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE) pour crimes internationaux, soutiennent qu’il est vrai qu'Idriss Déby a été chef d'Etat-major de l'Armée, mais il a été, par la suite, nommé comme conseiller chargé à la Présidence de toutes les questions de défense et de sécurité.

‘’Cela signifie qu'il coiffait tous les services de sécurité et de défense, y compris la DDS’’, tranchent-ils. Pour eux, l’actuel Chef d’Etat tchadien a une part de responsabilité dans les faits reprochés à leur client, surtout qu’il a été cité nommément par de nombreuses personnes, lors de leurs dépositions. ‘’Peut-on compter le nombre de membres de la famille Habré assassinés par Idriss Déby et les membres de son clan ? Peut-on compter le nombre de viols de jeunes filles commis par les membres de son clan ?’’ s’interroge la défense. A leur avis, ‘’le président Idriss Déby ne peut, en aucun cas, échapper à la justice car en tant que Chef d'Etat-Major des forces armées, il était présent physiquement sur le terrain des opérations’’.

Toujours, selon les conseils de Habré, il en est de même ‘’de l’ensemble des responsables politiques et militaires de cette période (7 juin 1982-1er décembre 1990), de celle qui l’a précédée et de celle qui a suivi la chute du Président Habré’’. A défaut de poursuites contre les personnalités précitées, la défense considère que ‘’les juges des CAE coiffés par le Président Macky Sall ne rendent pas la justice’’. Mais affirme-t-elle, ‘’les juges exécutent un contrat conclu avec les ennemis de l'Afrique, celui d’une justice sélective, scélérate et politique, et sont motivés  en cela par les milliards du peuple tchadien détournés pour financer une condamnation achetée d'avance’’.

Contrairement aux déclarations des deux ministres, les avocats restent convaincus qu’Idriss Déby a une influence sur les CAE, dès lors que le Tchad a contribué au financement du procès. La tentative pour le Tchad de se constituer partie civile en constitue la preuve pour les conseils de Hissein Habré. Et selon eux, la décision prise par les CAE de débouter le Tchad ‘’a été l’un des éléments à l’origine de son refus de coopérer, comme sa crainte de voir révéler aux yeux du monde la véritable histoire du Tchad’’. 

FATOU SY

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