Publié le 27 Jun 2016 - 15:24
APPEL A LA MOBILISATION

Y en a Marre à l’offensive

 

‘‘Contre une justice sélective, une justice des forts’’. Tel est l’intitulé du communiqué du mouvement qui critique fortement les derniers développements de l’affaire Karim Wade. Y en a marre semble être dans les dispositions de reprendre du service.

 

Y en a Marre est-il sur le point de reprendre le service de rue ? Tout semble l’indiquer, après le communiqué que le mouvement a publié sur les extensions de l’affaire Karim Wade.  ‘‘Y en a marre réitère son appel aux forces vives à une grande mobilisation citoyenne pour arrêter cette justice sélective et inéquitable. Nous appelons le peuple des assises qui a rêvé, avec nous, de réformes profondes, le Sénégalais du 23 juin qui s’est battu pour une démocratie forte. Cet appel s’adresse également à tous ceux qui pensent que notre pays mérite mieux que ces pirouettes politiciennes qui nous retournent à la case de départ. Le combat pour une justice équitable ne fait que commencer’’, déclare le mouvement.

‘‘Une libération qui renseigne définitivement sur le mépris et le peu de considération que le régime de Macky Sall a pour les Sénégalais qui l’ont élu dans l’espoir de tourner la page des deals et des complots politiciens’’,  déplore le groupe, en réaction à la conférence de presse du ministre de la justice, Me Sidiki Kaba, vendredi dernier. Quant aux conditions de la libération de Karim, elles sont qualifiés de ‘‘protocole’’, ‘‘d’entente odieuse entre deux entités politiciennes sur le dos du peuple sénégalais’’. Le mouvement affiche également sa déception quant à la traque des biens mal acquis. ‘‘Il est clair que la traque n’a jamais été la préoccupation de Macky Sall. Il s’en est servi pour des règlements de comptes politiques et en même temps, il a trahi les espoirs et fragilisé notre justice’’, note la missive.

YEAM ne lâche pas les jeunes de Colobane

Jeudi dernier, alors que la libération de Karim se précisait, le mouvement annonçait le lancement de la campagne ‘‘Yoon a ngi jeng’’ (Ndlr : justice à deux vitesses). Prenant prétexte de l’élargissement de Wade-fils survenu dans la nuit de jeudi à vendredi, le mouvement Y en a Marre met la pression pour que pareil traitement soit appliqué aux jeunes de Colobane. ‘‘Le ministre Sidiki Kaba a expliqué qu’il n’y avait pas de grâce possible pour eux, tant que l’instruction est en cours. Mais le ministre semble oublier qu’il y a des possibilités d’accorder la liberté provisoire à ces jeunes, comme il a été le cas avec des célébrités et « personnes importantes ». La liberté des célébrités n’est pas plus importante que celle des pauvres et anonymes’’, soulignent Fadel Barro et cie.

En février 2015, Cheikh Diop et Cheikh Sidaty Mané ont été condamnés à 20 ans de travaux forcés pour le meurtre du policer Fodé Ndiaye, lors d’échauffourées à Dakar contre la troisième candidature du président Abdoulaye Wade. ‘‘A défaut de rouvrir tout de suite leur procès, car ayant été sur la base de faux témoignages d’une personne de moralité douteuse et d’aveux obtenus sous le coup des tortures policières, les jeunes de Colobane ne peuvent et ne doivent être maintenus en prison indéfiniment. C’est une injustice inacceptable’’, conclut-il.

OUSMANE LAYE DIOP

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