Publié le 9 Sep 2014 - 20:36
APRÈS L’ENTRETIEN TÉLÉPHONIQUE ENTRE MACKY ET MIMI

Des retrouvailles avec ou sans conditions…

 

En confiant à EnQuête il y a quelques jours que «Macky et Mimi vont se rencontrer», Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY), ne croyait pas si bien dire. Car l’entretien téléphonique que le Président et son ex PM ont eu avant-hier laisse entrevoir un nouveau départ. Avec beaucoup de questions en suspens…

 

Le coup de fil du président de la République à son ex-Premier ministre avant son départ pour Dubaï, comme l’a révélé EnQuête dans son édition d’hier, sonne les retrouvailles d’une partie de la famille de l’Alliance pour la République (APR). Même les plus radicaux dans l’entourage des deux camps semblent enterrer la hache de guerre.

Pour Cheikh Ndiaye, conseiller technique de l’ex-chef du gouvernement, «le président n’avait pas le choix». C’est pourquoi «il a pris la pleine mesure de la situation en appelant Mimi Touré en gentleman.» Aujourd’hui, ajoute-t-il, «Aminata Touré correspond à une envergure politique nationale. Cela a été démontré par l’élan de sympathie dont elle a joui après sa disgrâce. Son envergure intellectuelle aussi a fini de séduire les Sénégalais.»

Au-delà de ces considérations,  l’ancien porte-parole de la coalition Benno Bokk Yaakaar aux élections locales à Grand Yoff considère ce rapprochement comme «une défaite des faucons du Palais» qui, selon lui, ont créé les conditions du départ d’Aminata Touré de la Primature. «Ils avaient pris prétexte du fait qu’elle a été battue aux élections locales. Or, cette logique n’a pas été appliquée pour tous les ministres qui ont perdu chez eux. Ce qui est injuste», constate-t-il.

La réplique ne s’est pas fait attendre car un proche du président de la République assène : «Que Mimi Touré vienne où pas, ma conviction est que le Président va tenir le pays. Du reste, nous ne l’avons  jamais combattue… Et à ce que je sache, elle n’a jamais quitté le parti.» En réalité, «nous œuvrons pour un large rassemblement autour du Président, donc nous ne nous opposerons pas à une telle initiative.»

Sans doute, semble répondre Cheikh Ndiaye, pour qui ce retour annoncé de l’ex PM aux côtés du chef de l’Etat s’impose de lui-même compte tenu de la situation actuelle «où  beaucoup de choses doivent être rectifiées.» Toutefois, cela ne se fera pas à n’importe quel prix. «Leur collaboration ne sera plus comme avant, ils devront travailler sur la base de conditions arrêtées de commun accord», avertit l’ex conseiller technique. «Si le président entend lui confier (de nouveau) une mission avec un cahier des charges, ce sera pour une institution digne de son  rang.»

Une logique que l’administrateur de l’Apr, Pape Maël Thiam, rejette. Selon lui, «seul le président de la République nomme aux emplois civils et militaires comme le lui confère la Constitution. (Donc), c’est à lui de voir à quelle station et à quel moment il peut la nommer’’. L’idée des retrouvailles ne déplaît pas au député Abdoulaye Ndiaye pour qui le parti présidentiel a plus que jamais besoin de ses membres. «Cette séparation ne nous (arrange) pas. Tous ceux qui ont apporté leur pierre à la conquête du pouvoir doivent être rappelés. Car l’heure est au rassemblement’’.     

DAOUDA GBAYA

 

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