Publié le 12 Apr 2019 - 04:22
APRÈS LA SENTENCE DU TRIBUNAL

La famille de Saër Kébé soulagée

 

Chez la famille de Saër Kébé, le ballet d'amis, de parents et de voisins n'a pas cessé, hier, après l'annonce de la libération de l'élève.

 

Hier, dès l’énoncé du verdict de la Chambre criminelle spéciale, dans l'affaire Saër Kébé, la maison maternelle de l'élève a été prise d’assaut.

Entre coups de fil et le défilé incessant des visiteurs, les membres de la  famille, toute à leur joie, ne savaient plus où donner de la tête. ''J'écoutais la radio et j'ai entendu la nouvelle. Je me suis précipité pour venir voir Saër. Il va rentrer ce soir ? '', demande une jeune dame, le bébé sur le dos, qui n’arrive pas à cacher ses larmes, à la jeune fille qui accueille les invités. ''Nous pensons qu'il sera là'', répond l'hôtesse. ''Je vais attendre qu'il rentre alors. Je ne rentrerai pas sans l'avoir vu'', repart la jeune maman. 
Telle est l'atmosphère qui régnait hier dans la maison de la grand-mère maternelle de l'élève relaxé du crime d’apologie du terrorisme. Une vive émotion. D’ailleurs, les témoignages n’ont pas tari sur Saër Kébé.

''Nous rendons grâce à Dieu. Depuis le début de cette malheureuse affaire, nous nous sommes dit que c'était la volonté divine. Ça a été une erreur d'adolescent'', déclare Ndiaga Diop, oncle maternel de Saër Kébé. Qui renseigne que la maman de Saër, sa sœur, a perdu la vie en couches. ''Saër est un bon élève. On l'a amené à Mbour, après le décès de ma sœur. Il n'était intéressé que par le football et les études. Il n'avait pas mesuré les conséquences de son acte, mais Saër est une bonne personne. Nous prions juste pour que de pareilles erreurs ne se reproduisent plus. Et je ne le souhaite pour aucune famille'', prie son oncle.

‘’En prison, Saër recevait des photocopies de ses cours’’

Dans la maison, les va-et-vient sont incessants, même le téléphone ne cesse de sonner. Les uns appellent pour savoir l'heure à laquelle Saër Kébé va arriver, les autres pour partager la joie de la maisonnée. ''Nous avons toujours tissé d'excellentes relations avec le voisinage. Raison pour laquelle, quand ce malheur s'est abattu sur notre fils, nous avons reçu un soutien sans faille. Même à Dakar, on ressentait ce soutien'', dit-il.
Avant de se laisser aller à cette confidence : ''Pendant tout le temps que mon neveu était emprisonné, une femme lui apportait tous les jours ses repas. Nous ne la connaissions même pas. Ses camarades lui apportaient à chaque fois des photocopies de ses cours. Et quand un membre de la maison allait le voir, il lui remettait ses cours. Juste pour dire que, même en prison Saër, n'a été intéressé que par ses études'', témoigne Ndiaga Diop.

La grand-mère de Saër, elle, est aux anges. ''Aujourd'hui, je suis tellement contente que je n'ai pas jugé nécessaire de prendre le repas de midi. Nous avons senti le soutien de toute la population de Mbour et même au niveau de Dakar'', dit la mamie qui ne cesse de prier pour les Sénégalais.

KHADY NDOYE (MBOUR)

 

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