Publié le 7 Jun 2012 - 11:20
APRÈS SON AUDITION A LA DIC

Amadou Kane Diallo appelle ''à la réconciliation''

Amadou Kane Diallo, ex-DG du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEG)

 

Apparemment secoué par son face-à-face avec les policiers de la Division des investigations criminelles, l'ex-DG du Conseil sénégalais des chargeurs a vite fait d'appeler à la «paix des cœurs» entre Sénégalais.

 

La scène est ubuesque. Imaginez Me El Hadj Amadou Sall, conseiller en communication de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade, flanqué de quelques responsables libéraux, crier à tue-tête : «Libérez Kane Diallo (Amadou) !» devant le siège de la Division des investigations criminelle (DIC). Ces dignitaires de l’ancien régime étaient venus apporter leur «soutien» à leur frère de parti et ex-Dg du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), entendu dans le cadre de rapports de la Cour des Comptes et de l’ARMP.

 

Convoqué à 15h 45, Amadou Kane Diallo n’est sorti des locaux de la police qu’à 21h 25 mn. De blanc vêtu, l’ancien patron du Cosec a invité ses proches venus le soutenir «à la sérénité», tout en se gardant de révéler le contenu de son audition. «Depuis au moins trois ans, dit-il, on m’a jeté en pâture. (…) J’attendais avec impatience ce jour-là pour tirer tout au clair.»

 

Visiblement surpris par la tournure des événements, M. Diallo s’est voulu conciliant vis-à-vis de l’actuel régime en appelant «à la paix des cœurs». «Après que Senghor a mis en place l’Etat-nation, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont créé la démocratie parce qu’il n’y a pas d’alternance sans démocratie. Il est essentiel que le pouvoir aille dans le sens de la réconciliation, du dialogue…», a-t-il plaidé.

 

Mais il n'a pas eu le temps de finir son speech puisqu’il sera prié de quitter les lieux. L’ex-Dg s’exécute et s’engouffre dans son véhicule. Quelques minutes plus tard, trois véhicules 4x4 s’immobilisent devant la DIC. C’est Oumar Sarr, coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui y déboule, accompagné de quelques responsables libéraux venus s’enquérir de la situation de M. Diallo. «Il est parti déjà», répondent les limiers à l’ancien ministre de l’Habitat, devant le portail.

 

Selon des sources policières, Amadou Kane Diallo devra revenir dans les locaux de la DIC. Ce qui fait dire à Oumar Sarr que le nouveau régime fait «du harcèlement» en perspective des législatives. «D’autres sont candidats sur nos listes, et tentent de nous gêner dans cette campagne, ça ne pourra pas passer», a-t-il averti. Le coordonnateur du PDS rappelle : «Nous sommes dans un pays de droit» et invite l’actuel régime «à respecter les libertés, la Constitution.» «On ne peut tout le temps convoquer les gens» à la DIC.

 

 

Yatma Fall auditionné

 

Pendant que ces libéraux manifestaient leur solidarité à l’endroit de leur «frère» M. Diallo, un de leurs ex-compagnons, Yatma Fall, était «cuisiné» par les policiers. Cet ancien membre du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (CRAES) était entendu dans le dossier de la CENTIF pour lequel Mbaye Jacques Diop a été entendu par deux fois. Il s'agit d'un soupçon de détournement et de blanchiment d’argent portant sur une somme de 2 milliards de francs Cfa. Après 7 heures d’audition, il espère que «ses déclarations participeront à apporter la lumière sur cette affaire».

 

DAOUDA GBAYA

 

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