Publié le 15 Jan 2016 - 23:36
APRES 9 MOIS ET 17 JOURS D’INCARCERATION

Toussaint Manga et cie hument l’air de la liberté… provisoire

 

Après 9 mois et 17 jours de détention préventive, Toussaint Manga et ses coïnculpés ont recouvré la liberté hier, suite au renvoi de leur procès au 28 janvier prochain.

 

‘’9 mois 17 jours, c’est suffisant. Leur maintien en détention n’est plus nécessaire.’’ En prononçant ces propos, le substitut du procureur Adama Ndiaye a arraché un sourire à Toussaint Manga et à ses codétenus qui ont humé l’air de la liberté. Le parquetier estime ‘’qu’il n’y a plus de risque de trouble à l’ordre public, parce que les esprits se sont calmés’’. Ainsi, contrairement au coordonnateur du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (MEEL), le secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL) va comparaître libre à son procès prévu le 28 janvier prochain devant le tribunal correctionnel de Dakar. Le procès a été renvoyé à cette date pour comparution des témoins et des parties civiles, ainsi que la prévenue Fatou Ndao placée sous contrôle judiciaire.

Ainsi, après le renvoi, Toussaint Manga a bénéficié d’une liberté provisoire. Une décision qui a semblé surprendre la défense, puisque lorsque Me Moustapha Dieng a exprimé le souhait de formuler la demande, certains de ses confrères se sont montrés réticents. Mais Me Dieng n’a pas été découragé par les grincements de dents de ses confrères. Il a formulé sa demande, en évoquant des garanties de représentation devant la loi. Il a également écarté tout risque de troubles à l’ordre public, en laissant entendre que leurs clients n’ont pas fait l’objet de sanction disciplinaire pendant qu’ils étaient en détention. ‘’Le principe, c’est la liberté et la détention, c’est l’exception’’, a renchéri Me Fodé Ndiaye. Pour lui, il n’y a aucune raison de retenir les prévenus en prison, d’autant plus qu’il s’agit d’une affaire purement politique. Me Ousseynou Fall a abondé dans le même sens, en laissant entendre que Toussaint Manga et ses trois codétenus ont tout simplement voulu manifester leur mécontentement, suite à l’emprisonnement de leur mentor Karim Wade.

Toussaint Manga et ses acolytes Moussa Mané, Serigne Abo Mbacké Thiam, Fatou Ndao et Abdourahmane Ly ont été arrêtés après les manifestations qui ont accueilli la condamnation de Karim Wade à six ans pour enrichissement illicite. Furieux du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), des libéraux avaient manifesté à Fann Résidence et ses environs et cassé des véhicules. Ils doivent répondre des délits de rassemblement illicite ayant causé des violences, des destructions de biens d’autrui et une dégradation des biens de l’Etat. 

FATOU SY

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