Publié le 18 Mar 2017 - 22:17
APRES L’INTERROGATION DANS LE FOND PAR LE MAGISTRAT INSTRUCTEUR

Les avocats de Khalifa Sall et Cie vont déposer une demande de liberté provisoire, ce lundi

 

Hier, Khalifa Sall et ses coïnculpés ont été entendus au fond sur le dossier relatif à la caisse d’avance de la mairie de Dakar. A la suite de la clôture de cette procédure, les avocats de la défense ont annoncé l’introduction d’une requête de mise en liberté provisoire pour leurs clients, ce lundi.  

 

Les auditions au fond, dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, sont bouclées. Hier, le Doyen des juges d’instruction, Samba Sall, a entendu les 4 autres personnes inculpées dans ce dossier. Ainsi, l’édile de Dakar Khalifa Sall, son directeur administratif et financier (Daf) Mbaye Touré, le coordonnateur de l’Inspection générale des services municipaux Amadou Moctar Diop, ainsi que le chef de la division financière et comptabilité Ibrahima Yatma Diao, sont largement revenus sur les faits pour lesquels ils ont été placés sous mandat de dépôt, depuis le 7 mars dernier.

Ceci, pour les contester avec véhémence, dit-on. D’ailleurs, à sa sortie d’audience, Me Ciré Clédor Ly a fait face à la presse pour asséner ses vérités, tout en dévoilant leur stratégie de défense. ‘’Nous mènerons toutes les actions  pouvant aboutir à faire de sortir nos clients de prison. L’action la plus urgente, c’est la liberté provisoire. Nous nous y attellerons pour qu’en tout état de cause, cette demande, à la première heure du lundi, soit sur la table du juge’’, a-t-il annoncé.

‘’Maintenant, puisque c’est une affaire politique, en tant qu’avocats, nous ferons notre devoir dans le cadre de la légalité. Nous engagerons immédiatement les procédures idoines pour qu’il puisse rentrer chez lui, avec son directeur de cabinet et l’ensemble des personnes injustement arrêtées. Nous suivrons ensuite toutes autres procédures adéquates pour que cette histoire soit mise à la poubelle. Et nous ne ménagerons aucune juridiction qui puisse être compétente’’. Pour lui, avec la clôture de cette enquête sur le plan procédural, il y a donc des urgences pour que les avocats puissent mener les actions qui sont permises, du point de vue procédural. ‘’Parce que tout est question de délai et tout est paramétré par les délais. Si nous manquons un seul délai, à partir de ce moment déterminé, cela peut coûter cher à nos clients’’, précise Me Ciré Clédor Ly.

‘’Si cette affaire atterrit au tribunal, ce sera la plus grande honte de cet Etat’’

Revenant sur la suite à donner à cette procédure judiciaire, le porte-parole du jour du pool des avocats du maire de Dakar et Cie a renseigné : ‘’Du point de vue de la procédure, sauf si le juge décide autre chose, elle peut être considérée comme étant terminée. Egalement, le procureur de la République, non satisfait du déroulement de l’enquête parce que ne trouvant pas dans les auditions les poux qu’il cherchait, peut demander un supplément d’informations.’’ Toutefois, la robe noire prévient à partir de ce moment : ‘’Nous rassurons l’opinion nationale et internationale sur le fait que nous sommes encore et davantage plus que convaincus qu’il n’y a jamais eu de dossier.’’ ‘’Nous pouvons dire qu’il ne s’agissait que d’une intrigue politique dans laquelle la justice a été embarquée. L’on ne peut pas comprendre, pour 1,830 milliard de F CFA avec autant de personnes arrêtées, des enquêtes préliminaires menées plus de 8 mois, que tout, pour une enquête judicaire, puisse être bouclé en deux jours. Les choses se sont éclaircies. Et en dehors de la cabale qui a paru au cours de cette information judiciaire, rien n’incrimine le maire et les autres’’, a indiqué le conseil.

 Non sans prévenir : ‘’Il faut que l’opinion retienne qu’aujourd’hui, en tout état de cause, si elles (Ndrl : les autorités étatiques et judiciaires) veulent et qu’elles s’entêtent jusqu’à ce que cette affaire atterrisse au tribunal, je pense que ce sera la plus grande honte de cet Etat, parce que ce complot, qui a des éléments que nous ne pouvons pas dévoiler, seront mis à nu. Je crois que cela ne fera pas l’honneur du Sénégal, sur le plan national et international, de découvrir que pour éliminer un candidat à des élections, l’Etat du Sénégal serait prêt à tout.’’ 

C’est ce jeudi que les interrogatoires au fond dans cette affaire ont débuté. Six personnes ont été entendues dont quatre qui sont impliquées dans le dossier. Parmi elles, deux sont mises sous contrôle judiciaire. Il s’agit de l’ancien et l’actuel percepteur respectivement Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré et le chef du bureau du budget, Yaya Bodian, et l’assistante du Daf, Fatou Traoré. Des témoins aussi avaient été entendus dont le frère de la secrétaire du directeur administratif et financier, Ibrahima Traoré. 

HABIBATOU TRAORE & AWA FAYE

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