Publié le 19 Jun 2015 - 09:17
APRES TROIS MOIS DE DETENTION PREVENTIVE

Me El Hadj Amadou Sall libéré et renvoyé au 30 juin

 

Après trois mois de détention préventive, Me El Hadj Amadou Sall bénéficie d’une liberté provisoire, depuis hier, en attendant son procès renvoyé au 30 juin prochain.

 

Attrait hier devant la Chambre spéciale de la Cour d’appel de Dakar, Me El Hadj Amadou Sall n’a pas été jugé. Son procès a été renvoyé à la date du 30 juin, sur la demande de ses conseils. Le décès mercredi dernier de Me Mohamed Selim Kanjo a poussé la défense à solliciter le renvoi. En formulant la demande, Me Madické Niang a expliqué qu’ils doivent aller présenter leurs condoléances à la famille de leur confrère disparu. Le président Demba Kandji et ses assesseurs ne se sont pas opposés à leur demande. Aussi, la défense a-t-elle introduit une demande de liberté provisoire. Mes Ousseynou Fall et Oumou Sow Loum ont été mandatés par leurs confrères pour formuler la demande.

Le ramadan comme argument de plaidoirie

Premier à prendre la parole, Me Fall a commencé par dénoncer le fait que Me Sall soit emprisonné pour des ‘’propos d’une banalité déconcertante’’. ‘’  C’est quelqu’un qui n’utilisera jamais la force…’’, a-t-il poursuivi avant d’être interrompu par le président Demba kandji qui lui a notifié qu’il était en train de plaider le fond. Aussi l’avocat s’est-il excusé avant de brandir l’argument de la représentation. ''C’est un avocat qui n’est pas n’importe qui. Il a été ministre de la République et il est régulièrement domicilié. C’est pourquoi nous avons fait bloc pour solliciter sa liberté et nous nous engageons à le faire comparaître’’, a imploré Me Fall. L’avocat a également brandi comme argument le mois de Ramadan. Son confrère, Me Oumou Sow Loum, a écarté les risques de trouble à l’ordre de public et de collusion avec les témoins. Elle a ajouté que ‘’les trois longs mois de détention préventive ont impacté sur la vie professionnelle de  Me Sall, car ses clients ont commencé à partir’’.

‘’Je conteste la qualification de mes propos’’

A leur suite, l’avocat général a dit qu’il ne s’opposait pas à la mise en liberté provisoire de l’ex-ministre de la Justice. La Cour l’a suivi dans ses réquisitions, en accordant la liberté provisoire à Me Sall. L’ex-Garde des Sceaux était en prison, depuis le 17 mars dernier. Il devra répondre du chef d’offense au Chef de l’Etat et d’actes et de manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves et à enfreindre les lois du pays. Il a été arrêté suite à des propos tenus lors d’un meeting de soutien à Karim Wade, organisé à Guédiawaye. Me Sall avait dénoncé l’incompétence du régime de Macky Sall avant de demander aux populations de sortir avec des ustensiles de cuisine pour chasser le régime.

A l’annonce de la libération de Me Sall, les libéraux, venus en masse, ne se sont pas privés d’applaudir, avant d’être freinés par les avocats. Qui se réjouissent de la décision, mais estiment que la bataille qui reste c’est la libération totale. Ce, d’autant que leur client a toujours clamé son innocence. D’ailleurs, lorsque le président Demba Kandji lui a rappelé qu’il a tenus des propos offensants et susceptibles d’atteindre la sûreté de l’Etat, Me Sall lui a rétorqué : ‘’Je ne les conteste pas, mais je conteste leur qualification.’’ 

FATOU SY

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