Publié le 18 Apr 2018 - 23:01
APRES UN SEJOUR DANS LE FIEF DE BOKO HARAM

L’accusé prétend qu’on lui avait promis un voyage pour l’Egypte 

 

Un autre accusé ayant séjourné dans le fief de Boko Haram, au Nigeria, a comparu, hier, à la barre de la Chambre criminelle spéciale. Mouhamadou Lamine Mballo dit avoir été trompé, car on lui avait fait croire à un voyage d’études coraniques en Egypte.

 

Lorsque le président Samba Kane lui a rappelé qu’il est inculpé pour acte de terrorisme par menace, par association de malfaiteurs, apologie du terrorisme, financement du terrorisme et blanchiment de capitaux, Mouhamadou Lamine Mballo s’est dit étonné par de telles accusations. Alors, le juge lui a demandé comment il s’est retrouvé dans le fief de Boko Haram, au Nigeria. ‘’J’étudiais le Coran en Mauritanie. Trois Arabes sont venus nous dire que nous avons été recommandés par Moussa Mbaye et avons été choisis (lui et deux autres élèves) pour aller poursuivre nos études coraniques en Egypte. Or, c’est au Nigeria que nous nous sommes retrouvés’’, a commencé à narrer l’accusé avant que le juge ne lui demande d’expliquer les péripéties de son voyage.

‘’C’est difficile de le faire, car ils nous droguaient durant tout le trajet. Ils nous donnaient des sandwichs et des boissons, et dès que nous mangions, nous tombions dans un sommeil profond’’, a répliqué le jeune garçon de 25 ans. ‘’Ce n’est pas ce que vous avez dit à l’enquête, car vous aviez déclaré que Moussa Mbaye vous avait incité, vous et Ibrahima Diallo, à partir au Nigeria’’, lui a fait remarquer le magistrat. Pour sa défense, Mballo a soutenu avoir lu le Pv sans le signer et qu’il ne connait pas Ibrahima Diallo dont il a demandé à être confronté.

Au Nigeria, il dit avoir subi des tortures, pour avoir refusé de s’entrainer. ‘’C’était des épreuves physiques très dures. Je leur ai dit que l’apprentissage du Coran ne s’accommode pas d’entrainements. Ils ont commencé à me torturer’’, a raconté l’accusé qui a fini de plonger la salle dans un fou rire, en déclarant qu’il a maintenant grossi, alors que ses os lui collaient presque à la peau. Dispensé d’activités physiques, un jour où il s’est évanoui, il a été transféré au village de Sambissa où il a trouvé Moussa Mbaye et Abdoulaye Cissé. Car, à Abadam, les responsables de Boko Haram craignaient qu’il influence les autres enfants. A la question de savoir d’où lui venait le pseudonyme d’’’Abou Zilkifli’’, il a répondu : ‘’Mon père m’a baptisé Mouhamad Lamine Mballo. J’ai été surpris d’entendre que je porte le pseudo de ‘Zilkifli’, car je n’ai jamais été combattant.’’

Daouda Dieng perdu par Facebook

Contrairement à Mballo, Daouda Dieng, le seul accusé qui comparait libre dans cette affaire, n’a pas séjourné chez les djihadistes. C’est plutôt son frère Cheikh Ibrahima Dieng, qui serait mort au Nigeria. Mais l’enquête parle plutôt de la Libye. Toujours est-il qu’il a appris le décès de son frangin par le biais du nommé Oustaz Fallou Guèye qui l’avait invité à appeler Abdallah Bop pour avoir une confirmation. Celui-ci l’a renvoyé auprès de Matar Diokhané, un ami à son défunt frère. A l’en croire, Diokhané a démenti l’information, sans donner d’explication, puisqu’il a quitté leur domicile au beau milieu du repas.

Outre le fait qu’il est suspecté d’avoir des liens avec Diokhané, Daouda Dieng est également mêlé à cette affaire, pour être le seul à réagir à la publication d’Abu Hamza qui proférait des menaces au président Sall. Une accusation battue en brèche par l’accusé qui prétend que les seules publications qu’il ‘’like’’ sont relatives à la religion.

FATOU SY

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