Publié le 30 Jan 2019 - 01:00
ARRESTATION DE 4 NOTAIRES SANS CHARGE POUR RASSEMBLEMENT ILLICITE

Les manifestants libérés sur ordre du Procureur 

 

Las d’attendre leur titularisation, les 22 notaires admis au concours d'accès à la profession de 2013 ont voulu tenir un sit-in devant les locaux du Secrétariat générale de la Présidence de la République. Le Collectif s’est heurté à l’interdiction des forces de sécurité qui a arrêté quatre manifestants. Le quatuor a été finalement relâché en fin de soirée sur ordre du Procureur.   

 

Le Collectif des 22 notaires admis au concours d'accès à la profession organisé en 2013 perdent patience. Près de six ans après leur admission, ils attendent encore d’être titularisés. Face à cette situation, les notaires sans charge ont décidé de mener une série d’actions entamée hier, à l’issue d’un point de presse organisé dans la matinée. Après le face-à-face avec les journalistes, le Collectif s’est rendu au Secrétariat général de la présidence de la République pour y tenir un sit-in. La manifestation a avorté parce que les forces de l’ordre l’ont vite dispersée. D’ailleurs, quatre des manifestants avaient été arrêtés et conduits au Commissariat du Plateau. Il s’agit de Mes El Hadj Mansour Diop, Cheikhou Sarr, Mamadou Gaye Faye et Bounama Fall Diallo. Ils ont été finalement relâchés aux environs de 20 heures sur ordre du Procureur.

Outre ce sit-in, les notaires sans charge prévoient de se faire entendre ce mercredi. Ils promettent de brûler leurs diplômes devant les grilles du Palais présidentiel, au moment où le Conseil des ministres se déroulera. ‘’Puisque nos parchemins ne nous servent à rien, nous allons les immoler’’, a fait savoir Me El Hadj Mansour Diop. Lui et ses camarades, promettent aussi de faire obstacle au séminaire que la Chambre des notaires organise le même jour à l’intention de la presse.

 Si le Collectif a décidé de se radicaliser, c’est parce que ses membres disent avoir trop souffert et trop attendu la signature du décret de leur titularisation. ‘’Nous avons fini notre stage depuis 2016. Nous avons nos parchemins et papiers. Nous n’attendons pas à être recrutés dans la Fonction publique, mais tout ce que nous voulons, c'est la signature du décret présidentiel qui nous permet d'ouvrir des cabinets’’, renseigne Me Diop, soutenant que ‘’la situation est très grave’’.

‘’Nous sommes la première promotion de notaires à être entrée dans cette profession par voie de concours. Sur 860 candidats, 22 ont réussi et affectés à des cabinets dont nous ignorons même les exploitants’’, se désole-t-il. L’auxiliaire de justice dit ne pas comprendre ‘’le revirement’’ du ministre de la Justice qui soutient-il, avait élaboré un projet de décret sur la base de leurs arguments. Le projet visait à la création de 32 nouvelles charges (cabinets) mais dans la dernière mouture proposée au gouvernement, le nombre est ramené à 7 seulement et concerne les régions. Pour Me Diop, cela ne participe pas à la promotion de l’emploi prônée par le président de la République.

 ‘’En 200 ans, il n'y a que 51 notaires au Sénégal. Les gens qui nous bloquent ne sont mus que par des intérêts bassement égoïstes’’, fulmine Me Diop. Et son confrère Me Cheikhou Sarr de renchérir que ‘’tout a commencé durant leur stage’’ car les notaires ne voulaient pas les recevoir et certains ont été licenciés à la fin.

 Pour Me Christophe Diouf, l’Etat veut non seulement les envoyer au purgatoire, mais, il leur a causé un préjudice de carrière car ils n'ont plus l'âge requis pour faire le concours de la magistrature. Et pire encore, d’après Me Mamadou Gaye Faye, un ex-greffier, certains avaient quitté leur emploi pour faire le concours. C’est pourquoi, lui est ses confrères déclarent que ‘’la forfaiture ne passera’’ pas et ils sont prêts à tout, pour qu’ils puissent exercer pleinement leur métier.

FATOU SY

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