Publié le 14 Jan 2012 - 16:02
ARRESTATION DE BARTHÉLÉMY DIAS

Jean-Paul Dias menace de faire ''voler l’Etat en éclats''

Barthélémy Dias

 

C’est un Jean-Paul Dias toutes griffes dehors qui a menacé, hier, de faire des ''révélations qui feront volter l’Etat en éclats'' si son fils n’est pas libéré ''dans les délais raisonnables''. Face à la presse, le secrétaire général du Bloc des centristes Gaïndé (BCG) a dégagé la responsabilité de Barthélémy Dias, en garde-à-vue depuis samedi dans les locaux du commissariat, après la mort de Ndiaga Diouf dans l’attaque contre la mairie de Mermoz-Sacré-cœur.

 

Pour lui, il s’agit d’un ''complot'' ourdi par l’Etat pour ''éliminer un opposant gênant''. ''Lors de cette fusillade, raconte-t-il, il y avait un nervi qui s’est faufilé dans la foule et qui a tiré sur ses camarades. C’est à ce moment-là que Ndiaga Diouf a été touché. Et c'est alors qu'il prenait la fuite que ses camarades l’ont assassiné comme ils l’ont fait avec Ismaïla Mbaye (ex-garde du corps du président de la République, NDLR)''.

 

Pire, M. Dias révèle que l’un des commanditaires de cette attaque, en l’occurrence Mouhamadou Faye, un fils d’Abdoulaye Faye, administrateur du Pds, a quitté le territoire national. Or, affirme-t-il, sa culpabilité est suffisamment établie : ''Il y a préméditation, attaque contre une institution, attaque d’une bande armée''.

 

 

Face à une telle situation, M. Dias pense que deux possibilités s’offraient au maire de Sicap-Merrmoz. ''Soit, il (Barthélémy Dias) fuit et abandonne ses collaborateurs et ses visiteurs ; soit il fait face à ses assaillants''. Et son fils a choisi la seconde posture qui est celle d’un ''héros''.

 

 

 

''Légitime défense privilégiée''

 

 

Répondant au Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye qui a remis en cause la légitime défense avancée dans le cadre de cette affaire, Jean-Paul Dias le renvoie à ses cours de droit. ''Lorsqu’une bande armée vient chez vous et que vous lui tirez dessus, vous êtes en légitime défense privilégiée''. Avant d’ajouter : ''Mais quand on fait dix ans avant d’obtenir sa maîtrise en droit, c’est normal qu’on ne puisse pas savoir cela''. Quant au ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, M. Dias le qualifie d’''incompétent'' et de ''traître qui est obligé de se racheter'' devant Me Wade. Il accuse d’ailleurs le ministre d’avoir préposé ''illégalement'' trois policiers au domicile familial à Saint-Louis.

 

 

Pour sa part, Youssou Mbow, porte-parole des Jeunesses socialistes, a invité tous les jeunes de l’opposition à faire libérer leur camarade le plus vite possible. La rage au cœur, M. Mbow pense que cette affaire est éminemment politique et qu’il faut y répondre par des actions-réactions politiques. ''Si nous ne faisons rien, avertit-il, ce n’est même pas la peine d’aller à l’élection présidentielle car la candidature de Wade sera validée et on lui donnera la victoire''.

 

 

Venu apporter son soutien aux Dias, Macky Sall, leader de l’Apr a interpellé le président de la République sur la nécessité de sécuriser les biens et les personnes. L’ex-Premier ministre pense que Me Ousmane Ngom est ''mal placé'' pour donner des leçons. ''Au lieu de parler des conséquences, dit-il, il faut plutôt parler de cause ; et la cause, c’est que des nervis se sont attaqués à une mairie avec la complicité de l’Etat''.

 

Daouda GBAYA

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