Publié le 17 Jul 2015 - 20:07
ARRESTATIONS DE JOURNALISTES

Les défenseurs des droits de l’Homme condamnent ‘’les intimidations’’ 

 

Les organisations de défense des droits de l’Homme sont très préoccupés par le déferrement du directeur de publication de ‘’L’Observateur’’ Alioune Badara Fall, de son reporter Mamadou Seck ainsi que Mouhamed Guèye Dirpub du journal ‘’Le Quotidien’’. Dans un communiqué conjoint, ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest, Amnesty International Sénégal, la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) condamnent ‘’fermement ces interpellations et intimidations’’. Qui, selon ces organisations, ‘’menacent la liberté d’expression et porte atteinte au principe sacré de la protection du secret des sources’’.

Rappelant que les journalistes de ‘’L’Observateur’’ sont poursuivis à cause d’un article portant sur le déploiement des 2 100 soldats sénégalais en Arabie Saoudite, les défenseurs des droits de l’Homme jugent que ‘’l’article incriminé ne donne aucune information sensible qui peut être qualifiée de secret défense’’ ou bien, poursuivent-ils, ‘’pouvant porter atteinte à la sécurité, car il ne fait qu’énoncer le nombre d’hommes, la composition et leur répartition’’. ‘’Les informations qui y sont contenues ne constituent pas une menace réelle et imminente sur la sécurité nationale et celle des soldats’’, renchérissent les organisations.

Rappelant au passage que le dirpub du ‘’Quotidien’’ est appréhendé à cause de la publication de l’intégralité du procès-verbal d’audition à la gendarmerie de Thione Seck, les ‘’droits de l’hommistes’’ soulignent que ‘’dans les deux affaires précitées, les journalistes ont subi des pressions visant à les amener à divulguer leurs sources’’. Ceci constitue à leurs yeux ‘’une violation du droit à la protection des sources journalistiques, un pilier fondamental de l’indépendance des médias’’. Or, rappellent-elles, ‘’les journalistes sont soumis à des devoirs et des responsabilités qui ne leur permettent pas de mettre en danger leurs sources. La Charte des journalistes du Sénégal, dans son article 11, interdit au journaliste de divulguer ses sources et demande de “garder le secret professionnel et ne pas divulguer ses sources d’informations devant quelque instance que ce soit”.

Toutefois, les organisations considèrent que ‘’même si des précautions professionnelles auraient dû être prises dans le cadre de la publication intégrale des informations du PV de l’interrogatoire, les mesures judicaires prises, notamment la privation de liberté, sont disproportionnées’’. 

 

 

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