Publié le 19 Aug 2017 - 19:11
ARRETE POUR VIOL ET PEDOPHILIE SUR SON ELEVE DE 12 ANS

Oustaz Sylla du Daara Yaye Nafissatou de Castors renvoyé des fins de la poursuite 

 

Encore une affaire de mœurs à l’école franco-arabe Yaye Nafissatou de Castors. Le maître coranique Modou Sylla alias Oustaz Sylla a répondu, hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour les faits de viol sur une mineure de moins de 13 et pédophilie commise par une personne ayant autorité sur la victime. Finalement, il a obtenu la relaxe à l’instar de ses deux collègues poursuivis pour les mêmes délits en 2010.

 

L’histoire se répète, 7 ans après. L’école franco-arabe Yaye Nafissatou de Castors est encore secouée par une affaire de mœurs. En septembre 2010, le tribunal des flagrants avait jugé l’enseignant coranique Ibrahima Touré et l’ancien chauffeur dudit établissement Cheikh Fall pour viol et pédophilie sur S. S, âgée de moins de 13 ans. Finalement, les prévenus avaient été purement et simplement relaxés, alors que le maître des poursuites avait requis 10 ans de prison. Hier, la même décision a été rendue à l’endroit de M. Sylla, plus connu sous le nom de Oustaz Sylla. Il était placé sous mandat dépôt depuis le 19 juillet dernier pour viol sur une mineure de moins de 13 ans et pédophilie commise sur une personne ayant autorité sur la victime. Le juge a estimé que la preuve de la culpabilité du prévenu n’a pas été rapportée.

En fait, c’est le parquet qui a annoncé la couleur, lors de son réquisitoire. Saliou Ngom a expliqué qu’à la date du 6 juillet, la famille de la victime s’est rendue au commissariat de Dieuppeul pour déposer une plainte contre Modou Sylla. Car la fille A. S aurait été victime d’un abus sexuel au Daara Yaye Nafissatou. Et selon les déclarations de l’élève dans le procès-verbal d’enquête préliminaire, elle a été entraînée de force par le prévenu dans une chambre avant d’être violée. Cependant, elle a attesté n’avoir pas vu de sang, après les faits.

‘’Est-il possible qu’il y ait une défloraison hyménale sans saignements ?’’ s’est interrogé le substitut le procureur. Qui précise qu’Oustaz Sylla a toujours nié les faits. Pour Saliou Ngom, il n’y a que des ‘’accusations contre des dénégations’’, dans cette affaire. Mieux, les trois certificats médicaux établis par des médecins ont conclu à une déchirure hyménale ancienne. ‘’Nous n’avons pas de preuves permettant d’incriminer le prévenu ou de le blanchir. Je suis envahi par le doute, en l’absence d’éléments objectifs dans le dossier. Face à ce dilemme, la loi impose que le prévenu soit renvoyé des fins de la poursuite’’, a laissé entendre le parquetier.

‘’Elle délirait’’

Corroborant ce dernier, l’avocat de la défense a fait la même demande. Me Ciré Clédor Ly de soutenir que la fille a connu d’autres hommes que son client. Les témoins appelés à la barre ont défendu leur collègue. Mais pour le conseil de la partie civile, ils ont cherché à protéger le prévenu ou la réputation de l’école coranique. ‘‘Les témoins se sont contredits. L’un a dit qu’ils mangent tous à la terrasse ; un autre est venu à la barre pour soutenir que les filles prennent leurs repas au rez-de-chaussée. Ils n’ont pas dit la vérité’’, a-t-il signalé.  Avant de poursuivre : ‘’La fille est une citoyenne américaine née en 2004. Son père a été obligée de la ramener au Sénégal afin qu’elle apprenne le Coran et sa religion. Elle paye avec son frère plus de 2 millions de F CFA par an. Ses parents s’attendaient à ce qu’ils reçoivent une bonne éducation.’’

Peu prolixe, A. S a déclaré devant le prétoire que le jour des faits, une des maîtresses l’avait envoyée à la cuisine qui se trouvait au 2ème étage. ‘’Oustaz Sylla en a profité pour me tirer dans la chambre. C’était vers 18 heures. Il m’a déshabillée avant d’abuser de moi. J’ai senti des douleurs et j’ai crié. Je ne pouvais pas m’échapper, parce que la porte était fermée. Puis, il a menacé de me tuer si je le dénonçais. Par la suite, je suis tombée malade. C’est à l’hôpital que le pot aux roses a été découvert’’.  Son oncle Mamadou Ndao a renseigné qu’elle a été perturbée par cette histoire. Ce qui fait qu’A. S a été suivie par un psychologue. ‘’Elle délirait’’, dit-il.

Oustaz Sylla de dégager en touche : ‘’Je ne connais même pas la fille et je n’ai jamais eu à lui dispenser des cours’’. Au final, le maître coranique n’est pas tombé sous le coup de la loi.  

AWA FAYE

 

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