Publié le 11 May 2016 - 18:03
ARRETES A LA FRONTIERE NIGERIENNE

Makhtar Diokhané et trois autres extradés atterrissent à Rebeuss 

 

Extradé du Niger où il était en détention, depuis novembre 2015, pour actes de terrorisme, Makhtar Diokhané a finalement été placé sous mandat de dépôt hier en compagnie d’autres présumés djihadistes.

 

Incarcéré depuis son arrestation à la frontière nigérienne, alors qu’il tentait de rejoindre Boko Haram au Nigeria, au mois de novembre dernier, Makhtar Diokhané est depuis hier pensionnaire de la Maison d’arrêt de Rebeuss. Il a été rapatrié et remis aux mains des éléments de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, depuis une dizaine de jours. A l’issue de leur enquête préliminaire, les pandores ont déféré au parquet Makhtar Diokhané dont le rapatriement a caché celui de trois autres Sénégalais. Il s’agit des nommés Omar Yaffa, Ibrahima Mballo et Cheikh Ibra Bâ, arrêtés également au Niger et présentés comme des djihadistes. Tous les quatre ont été inculpés, en compagnie d’autres personnes soupçonnées d’avoir des connexions avec un réseau terroriste.

Jonction avec l’affaire Imam Ndao

A en croire nos sources, le dossier est confié au Doyen des juges d’instruction pour une jonction avec l’affaire de l’imam de Kaolack Alioune Badara Ndao, d’autant que Makhtar Diokhané est également visé dans cette affaire et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt. Selon les mêmes sources, le juge Samba Sall a retenu contre les inculpés les chefs d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, actes de terrorisme, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bandes organisées et complicité.

Ces nouvelles inculpations allongent la liste déjà longue des personnes écrouées pour actes de terrorisme. Depuis l’arrestation de l’imam Ndao, la traque des présumés djihadistes ou candidats au djihad se poursuit. Car les autorités en charge de la sécurité évalue à une vingtaine le nombre de Sénégalais ayant déjà rejoint les combattants de Boko Haram. Certains ont échoué dans leur dessein et se sont fait arrêter. C’est le cas de huit présumés djihadistes de la cellule de Mohamed Ndiaye remis entre les mains de la Division des investigations criminelles (DIC) par leurs homologues de la Mauritanie. Quant à Makhtar Diokhané, il a été perdu par les importantes sommes d’argent qu’il aurait envoyées à ses deux épouses qui sont également en prison.

Il est soupçonné de financer plusieurs associations religieuses ou ‘’dahiras’’ accusés de tenir des discours extrêmement radicaux. D’ailleurs, lors de l’audition au fond des épouses Diokhané, le Doyen des juges, dit-on, a été particulièrement intéressé par le montant en coupure d’Euros estimé à environ 8 millions F CFA qui a été retrouvé chez les dames. Le magistrat instructeur ne comprend pas comment un simple enseignant en Arabe a pu se procurer une telle somme. Entendu également au fond, Imam Ndao a nié tout lien avec les conjoints Diokhané, en soutenant qu’il n’a jamais reçu d’argent de Makhtar. Qu’il n’avait plus de ses nouvelles, puisqu’il était parti se perfectionner en Mauritanie.

Makhtar Diokhané a-t-il eu des connexions avec les réseaux terroristes à partir de ce pays ? L’instruction réussira peut-être à démêler l’écheveau. En attendant, elle se poursuit avec l’audition de l’imam Mamadou Sall prévue demain jeudi.     

FATOU SY

 

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