Publié le 16 Dec 2018 - 17:51
ASSISES DE LA SOCIETE CIVILE

À l’épreuve de la rareté des financements

 

Les organisations de la société civile, réunies autour du Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad), ont tenu, hier, des assises. L’objectif est d’unir leurs forces, face à la rareté des ressources financières et à la diversité d’organisations, afin de jouer pleinement leur rôle dans le développement économique et social du pays.

 

L’évolution de la société sénégalaise a fait émerger plusieurs organisations. Celles-ci se réclament, en général, de la société civile. Aujourd’hui, compte tenu des enjeux de l’heure, le président du Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad) souligne qu’ils sont dans l’obligation de s’asseoir pour ‘’mieux définir’’ leur identité. Mais aussi, voir ‘’concrètement’’ ce qu’ils peuvent apporter à la construction citoyenne du pays. ‘’L’enjeu, c’est que, partant de l’analyse du contexte économique et social de notre pays, nous pensons que nous devons davantage travailler à mieux contribuer aux efforts de développement économique du pays’’. 

Cet objectif défini, Amacodou Diouf fait remarquer que le Sénégal à ‘’une société civile assez diversifiée et qui est confrontée à une situation qui n’est pas aussi facile. Or, du côté des organisations communautaires de base, ce sont des structures qui requièrent des financements pour mieux contribuer à la construction de ce pays’’, dit-il. Les assises de la société civile qui se sont tenues hier à Dakar, interviennent dans un contexte où l’aide au développement connait des difficultés. Or, le président du Congad estime que la contribution de la société civile dans les efforts de développement du pays, nécessite un appui conséquent, dans le cadre de la mobilisation des ressources financières.

En outre, Amacodou souligne qu’il faut avoir une société civile ‘’forte et disposée’’ à discuter avec les pouvoirs publics, les autorités privées. Car, ‘’booster l’économie nationale’’, c’est également travailler avec le secteur privé, la société civile, à travers les Ong et les autres organisations communautaires de base.

De fait, ces assises visent à renforcer les organisations de la société civile pour une meilleure contribution au processus d’élaboration, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation des politiques publiques. ‘’L’option de développement économique, tracée par le Plan Sénégal émergent, nécessite une analyse lucide de la situation de notre pays, mais plus, une synergie entre les acteurs. C’est le lieu de lancer un appel fort à l’endroit du secteur privé national, pour une synergie de la réflexion stratégique pour le devenir du Sénégal. Ensemble, secteur privé et société civile, nous pouvons construire le pont du développement’’, affirme Amacodou Diouf. Cette logique de formation d’une alliance entre acteurs de développement, poursuit-il, devrait les pousser à maintenir le syndicat comme une composante dynamique de la société civile, un segment important dans la formation du produit intérieur brut (Pib) du pays.

13 milliards de francs Cfa reçus de l’Ue, en 10 ans

Il convient de noter que les organisations de la société civile bénéficient généralement de l’appui financier des bailleurs internationaux, telle l’Union européenne.

En effet, depuis environ 10 ans, l’Ue a financé la société civile sénégalaise à hauteur de 13 milliards de francs Cfa, selon leur représentant Clemens Schroeter. ‘’Nous avons aussi d’autres instruments de financement pour ce secteur à travers lesquels on a engagé 11 milliards de francs Cfa. Mais il faut essayer de structurer, d’assister la situation de la société civile. Celle-ci doit s’organiser et jouer son rôle comme un acteur clé de la société. C’est le moment de réfléchir sur les orientations à prendre’’, a-t-il recommandé.

D’ailleurs, M. Schroeter a fait savoir qu’ils préparent un nouveau programme pour 2019. ‘’Donc, les conclusions de cette réflexion sont importantes pour nous. Mais nous avons des contraintes de temps. Donc, il faut respecter les délais pour terminer cette réflexion pour qu’on puisse l’intégrer dans ce programme. Le montant du financement pour ce projet est estimé à 2,5 milliards de francs Cfa pour les prochaines années. Il y a des lignes thématiques qui vont à la société civile pour environ le même montant’’, a ajouté le représentant de l’Ue.

Au Sénégal, le Pr. Bouba Diop, ancien président du Congad, a rappelé qu’il y a déjà eu beaucoup d’assises. Et celles-ci ont fait des conclusions ‘’éclairantes’’. ‘’Mais elles ont été plombées pour deux raisons. Il n’y avait pas de dispositifs de suivi-évaluation, pas de moyens et de partenariat intelligent. Je souhaite donc qu’il y ait des conclusions pertinentes dans un monde de plus en plus complexe. Et j’espère que des Ong, syndicats qui traversent des difficultés, seront soutenus et renforcés. Que ceux qui sont en good-standing puissent consolider leur marche’’, a-t-il dit. Car, le Pr. Diop est d’avis que l’avenir appartient au dialogue ‘’inclusif et efficace’’ sur le plan social, politique, économique et culturel.

Au terme de cette rencontre, il est prévu l’élaboration de rapports des travaux. La dernière étape, après cet atelier, sera la tenue de plénières de clôture des assises.

MARIAMA DIEME

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