Publié le 19 Feb 2015 - 00:36
ATTENTAS DE PARIS

Les Kouachi et Coulibaly bel et bien complices

 

Les enquêteurs ont reconstitué la façon dont les tueurs de janvier ont coordonné les attaques.

 

L’hypothèse est désormais une certitude. Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly se sont bien concertés pour coordonner leurs attaques meurtrières. Selon le Monde, des recherches téléphoniques ont permis d’établir qu’un SMS avait été échangé entre les deux hommes un peu plus d’une heure avant la tuerie de Charlie Hebdo. Un court message, envoyé le 7 janvier à 10 h 19 depuis un portable «bornant» près du lieu de résidence de Chérif Kouachi vers l’une des treize lignes d’Amédy Coulibaly. Les enquêteurs pensent également avoir établi que les deux terroristes se sont par ailleurs rencontrés au cours de la nuit précédente, entre minuit et 1 heure.

Le lendemain, il est 11 h 40 quand les frères Kouachi pénètrent dans les locaux de Charlie, où ils assassinent douze personnes avant de prendre la fuite. Deux jours plus tard, ils seront tués par le GIGN dans l’assaut contre l’imprimerie où ils s’étaient retranchés, à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Une chronologie sur laquelle s’est donc calqué Amédy Coulibaly pour dérouler son propre plan meurtrier.

Le 8 janvier, alors que les frères Kouachi sont traqués, l’ex-caïd de cité abat une policière à Montrouge (Hauts-de-Seine). Puis, le lendemain, il abat quatre personnes et en prend une vingtaine d’autres en otages dans l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, avant d’être tué lors de l’assaut. En deux jours, les trois hommes ont tué 17 personnes. Des connexions entre les différentes attaques et leurs auteurs avaient déjà été établies. Dès le 10 janvier, le procureur de Paris, François Molins, avait annoncé des liens «constants et soutenus» entre les compagnes de Chérif Kouachi et d’Amédy Coulibaly, plus de 500 appels ayant été relevés entre les téléphones des deux femmes. On savait aussi que les deux hommes s’étaient croisés en prison.

Durant la prise d’otages de l’Hyper Cacher, Coulibaly lui-même avait contacté BFM-TV et déclaré : «On s’est synchronisé pour ces opérations. Eux, Charlie Hebdo, moi, les policiers». Mais c’est la première fois que les enquêteurs établissent formellement cette synchronisation et la minutie avec laquelle leurs actions ont été préparées. Pour preuve, la ligne utilisée pour envoyer le dernier SMS n’aura servi que 24 heures. Le temps pour les terroristes de caler les derniers détails de leur plan macabre.

(liberation.fr)

 

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