Publié le 13 Jan 2017 - 12:53
AUDITIONNE PAR LA COMMISSION DE DISCIPLINE

Farba Senghor persiste et signe dans ses propos

 

Traduit devant la Commission de discipline du Parti démocratique sénégalais pour défiance à l’autorité du Secrétaire général national Abdoulaye Wade, Farba Senghor a été entendu hier pendant trois tours d’horloge. A sa sortie d’audition, le chargé de la propagande des libéraux a maintenu intacts ses propos.

 

La Commission de discipline du Parti démocratique sénégalais (PDS) a entendu hier Farba Senghor. Pendant trois tours d’horloge, le chargé de la propagande du PDS a été cuisiné par le président de ladite commission de discipline, Abdoulaye Faye, et ses assistants. Mais les deux parties se sont heurtées dès l’entame de l’audition à un vice de procédure. En effet, Farba Senghor, qui voulait se faire assister par ses conseils que sont Mes Adama Fall et Moustapha Dieng, Aïda Mbodj et Pape Samba Mboup, s’est heurté au refus de la commission de discipline. Selon Abdoulaye Faye et ses assistants, les textes qui régissent le PDS ne permettent pas une assistance juridico-politique à cette étape de la procédure disciplinaire. Catégoriques, ils ont finalement contraint Farba Senghor à changer de fusil d’épaule et d’attendre que le dossier soit transmis au Secrétariat national.

Cette étape franchie, les deux parties sont passées au vif du sujet : apporter des explications sur les faits de défiance à l’égard du Secrétaire général national qui lui sont reprochés. ‘’J’ai répondu à l’ensemble des questions qui m’ont été posées. J’ai réitéré mes propos et j’ai assumé tout ce que j’ai dit dans la presse. Mais, j’ai précisé aux membres de la Commission de discipline que je n’ai jamais dit de mal de Abdoulaye Wade, de Karim Wade ou de sa famille’’, a confié un Farba Senghor serein, à l’issue de ce face-à-face. Le responsable libéral a ajouté qu’il est un défenseur éternel du Président Abdoulaye Wade et de son œuvre. ‘’Mon combat est de perpétuer l’héritage d’Abdoulaye Wade, de faire en sorte que ses sacrifices ne soient pas vains. Maintenant, il y a un groupe qui tente de l’influencer et qui est en train de travestir tout ce que je dis auprès de lui et de me mettre à l’écart. Mais personne ne pourra m’arrêter’’, a-t-il averti.

‘’Babacar Gaye, Pape Samba Mboup, Aïda Mbodj et les autres sont écartés du parti’’

Selon le chargé de la propagande du PDS, son combat se trouve ailleurs que sur la famille d’Abdoulaye Wade. Le nerf de son combat, souligne-t-il, est le dynamisme de son parti. ‘’Je me bats pour corriger les imperfections dans le parti, pour qu’on puisse avoir un instrument performant. Nous voulons un parti fort, unifié et qui peut mettre en œuvre ses moyens pour gagner les prochaines élections législatives, pour que les problèmes de Karim Wade et des autres responsables du parti traqués soient résolus’’, a-t-il ajouté. Non sans se plaindre des ‘’insuffisances’’ de l’actuel coordonnateur du PDS.  Il reproche ainsi à Oumar Sarr une gestion solitaire du parti. ‘’Il faut que Oumar Sarr privilégie le dialogue avec tous les responsables, pour qu’on puisse discuter de tous les problèmes du parti et qu’on se mette ensemble. Parce que, s’il n’y a pas de discussion, le parti ne sera jamais performant. Il y a beaucoup de membres du parti qui envisagent de présenter des listes parallèles, parce qu’ils ne s’entendent pas avec Oumar Sarr. Babacar Gaye, Pape Samba Mboup, Aïda Mbodj et les autres sont écartés du parti’’. Farba Senghor reproche également au Secrétaire général adjoint du PDS sa proximité avec le régime. Selon lui, ‘’Oumar Sarr n’a pas besoin d’aller tout le temps au palais pour discuter avec Macky Sall. Il doit se consacrer au combat pour la prise en charge des besoins des citoyens et pour rompre l’exil forcé de Karim Wade’’.

Interpellé sur les sanctions qu’il encourt à travers ce combat qu’il est en train de mener, Farba Senghor a martelé : ‘’je ne serai jamais sanctionné, parce qu’il y a une compréhension parfaite entre nous. Les membres de la commission de discipline ont reconnu que tout ce que j’ai dit est vrai à 90%, mais que je ne devais pas l’étaler dans la presse. Eux-mêmes ont compris et ont décidé de prendre en charge certains problèmes’’, a-t-il révélé. Avant d’ajouter : ‘’Je ne peux aller nulle part, je ne peux pas aller voir Macky Sall. J’ai aidé tous ceux qui sont avec lui. Mais, ma dignité ne me permet pas d’aller les voir. Je crois au PDS et je ne laisserai jamais ce parti en péril.’’

AÏDA MBODJ (RESPONSABLE LIBERALE)

‘’Farba Senghor a dit tout haut ce que les gens pensent tout bas’’

‘’Farba Senghor est le symbole vivant de la fidélité. Je ne connais pas les chefs d’accusation retenus contre lui, parce que je n’étais pas à la commission. J’étais plutôt à la réunion restreinte préparant le Comité directeur. Mais, si son tort est de dénoncer l’ostracisme qui est fait à certains responsables comme Aïda Mbodj, je suis de tout cœur avec lui et je dis que je suis Farba Senghor. Il a dit tout haut ce que les gens pensent tout bas. Il ne fait pas dans l’hypocrisie, il dit ce qu’il pense. Pape Samba Mboup et moi avons même essayé de nous constituer, mais le président de la Commission a refusé. Abdoulaye Wade nous a appris à nous battre et nous allons nous battre à ses côtés. S’il n’y a plus de débats contradictoires dans un parti démocratique, tous les honnêtes gens recevront les mêmes sanctions. Je ne connais pas les autres griefs qu’on lui reproche, mais s’il s’agit seulement de dénoncer la gestion du parti, nous tous en sommes victimes.’’ 

ASSANE MBAYE

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