Publié le 17 Dec 2012 - 05:05
AUTEUR DE L'AGRESSION DES JOURNALISTES À FASS

 ''Pif'', la terreur de la Médina, condamné à vie

 

Auteur de plusieurs agressions sur la Corniche dont celle de deux journalistes, Matar Dia alias Dia Pif a été condamné hier, par la Cour d’assises de Dakar aux travaux forcés alors que ses cinq co-accusés ont été acquittés.

 

‘’ Al hamdou lillah (Dieu merci) ‘’! C’est sur cette note que s’est terminée, hier, la seconde journée de la troisième session de la Cour d’assises de Dakar. Parce que sur les six accusés qui ont comparu pour association de malfaiteurs, vols aggravés et recel criminel, les cinq ont été acquittés. Il s’agit des nommés Laye Sarr, Adama Sow, Diaffé Ngom, Idrissa Badji et Ndouda Samb. Ils laissent en prison leur co-accusé Matar Dia alias Pif, condamné aux travaux forcés. Une peine que le condamné a eu du mal à digérer. Contrairement à une partie du public qui a poussé discrètement un ouf de soulagement. Parce que, justifient-ils, Pif semait la terreur dans son quartier de Médina.

 

Avec des amis, ce pêcheur avait formé une bande d’agresseurs à sa sortie de prison en 2006. La bande, dont certains membres se faisaient passer pour des policiers, ciblait les passants de la Corniche. Vivant dans une maison abandonnée à la Médina, la bande à Pif s’adonnait à la consommation de drogue et d’alcool, avant de commettre leurs forfaits. Les violences d’après matches de navétanes et séances de lutte étaient leurs activités de prédilection favori.

 

Plusieurs européens ainsi que les journalistes Doudou Coulibaly et Marie Bèye en savent quelque chose. En effet, le 13 novembre 2008, de retour de la couverture d’un match de ‘’navétane’’ interrompu par des incidents, les deux reporters sont tombés sur la bande au niveau de la station d'essence de Fass. ‘’Un groupe de cinq individus est arrivé par derrière. Ils m’ont réclamé mon scooter, j’ai refusé et l’un d’entre eux m’a planté un couteau au bras gauche, alors qu’un autre en a pointé un à la gorge de ma consœur’’, a raconté hier, à la barre de la Cour Doudou Coulibaly. Le journaliste de poursuivre: ‘’Je reconnais Pif. Il est venu vers moi et m’a dit: ‘’ Vous êtes de quel camp ?’’ Puis, il a commencé à me fouiller. Lui et ses acolytes nous ont pris chacun ses deux portables et 25.000F appartenant à Marie Bèye’’.

 

Cette déclaration a fait tilt dans la tête de Pif qui a soutenu que, cette nuit-là, il se trouvait à une manifestation religieuse. Déclarant avoir été arrêté à son retour, l’accusé a justifié ses aveux à l’enquête primaire par des sévices corporels subis. ‘’ J’ai cité à tort mes co-accusés à cause de la torture. Je crois que j’ai été arrêté à cause de ma laideur’’, a-t-il conclu. Une déclaration qui a soulagé ses co-accusés qui ont tous soutenu qu’ils ne fréquentent pas Pif. En sus, ils ont nié être ses complices ou receleurs. Ils ont pu convaincre l’avocat général qui a demandé leur acquittement pour les faits de vols aggravés. Et de requérir six mois de prison fermes contre Diaffé Ngom et Idrissa Badji ainsi Ndouda Samb que Pif avait désigné comme ses receleurs. La défense a plaidé l’acquittement et a été suivie par la Cour. Exception pour Pif, condamné à vie.

 

FATOU SY

 

 

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