Publié le 25 Jan 2016 - 01:39
AVIS D’INEXPERT

Communiquer pour éviter le désastre

 

Communiquer par une bonne stratégie a du bon ; cela peut aboutir à des résultats bien productifs. Les défenseurs des dunes du Lac Rose contre ‘’la mafia du sable’’  et les plaidoyers pour la sauvegarde et la revalorisation des archives nationales, les archives au Sénégal tout court, ont obtenu les uns et les autres, chaque catégorie, une victoire qu’ils n’auraient pas eue s’ils n’avaient sonné l’alerte. Du côté de l’archivistique, c’est le professeur Mbaye Thiam, ancien directeur de l’Ecole des bibliothécaires et archivistes de Dakar (Ebad, institut de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar) à qui revient le mérite d’avoir attiré l’attention de qui de droit sur le péril des archives au Sénégal, ces dernières étant confrontées à un déficit de personnels alors que des diplômés de l’Ebad sont sans emploi depuis la fin de leurs études.

Et c’est lors du Conseil des ministres du 19 janvier que le président de la République a instruit le Premier ministre de lui ‘’proposer, dans les meilleurs délais, un Programme de Modernisation de la Gestion des Archives qui intègre la réalisation, à court terme, d’un Centre National des Archives, au Pôle urbain de Diamniadio’’.

Il n’y a pas que les moyens financiers, il y a aussi la bonne volonté d’alimenter les archives nationales en y versant de manière assidue tout document de l’administration publique qui doit y être conservé. Ainsi, le même chef de l’Etat ‘’invite le Gouvernement à veiller, dans les ministères et structures publiques, au traitement et au reversement réguliers des archives conformément aux lois et règlements en vigueur’’. De tout cela, le Pr Mbaye Thiam a eu à parler, bien avant le Conseil des ministres du 20 janvier 2016, dans une interview avec le journal Le Quotidien.

Côté Lac Rose, la campagne de communication a été intense et efficace, surtout avec les photos du désastre sur les réseaux sociaux et une pétition à travers ces mêmes médias. ‘’Le chef de l’Etat demande au Gouvernement de prendre, sans délai, toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à l’extraction frauduleuse et à grande échelle de sable marin et de dunes en façade maritime et de déployer, en rapport avec les collectivités locales, une campagne de sensibilisation des populations sur les conséquences néfastes qui peuvent en découler’’, annonce le communiqué du Conseil des ministres.

Une communication qui atteint ses cibles et ses objectifs commence déjà à résoudre les problèmes. Si le Pr Thiam s’était replié dans ce que les psychanalystes appellent le ‘’repli abandonnique’’, s’il n’avait pas eu ce réflexe salutaire de communiquer sur les problèmes de la politique nationale d’archivage, il n’y aurait point eu cette réaction diligente de l’Etat qui aurait dû sentir le danger depuis le rapport de l’Inspection générale d’Etat sur la gestion et la situation catastrophiques des Archives nationales. Il y avait aussi le danger dans cette anecdote rapportée par le Pr Thiam et concernant un ministre qui a fait sa passation de service avec son prédécesseur sans recevoir les documents adéquats, ces derniers n’ayant pas été archivés !

La polémique sur l’affaire des onze présumés homosexuels de Kaolack ne s’est pas estompée que voilà qu’éclate cette minable affaire du ‘’sac de Wally Seck’’ ou sac efféminé, allusion à la vedette de la musique sénégalaise Wally Ballago Seck qui a tenté d’instaurer au Sénégal un phénomène de mode consistant pour des jeunes hommes à tenir en main un sac de femme. Penchant homosexuel, s’indignent des ligues de vertu comme ceux qui ont manifesté hier à Dakar et ont été violentés par la police. Cette ‘’mode’’, s’il faut l’appeler ainsi, est débile et ses propagateurs des individus hommes de peu de vertu. Le sac féminin est un élément du charme de la femme ; en Occident comme partout à travers le monde, cela ne se discute même pas. Des hommes ont tant à faire avec leur mode, si élégants dans leurs atours bien masculins qu’ils n’ont pas besoin de pasticher la femme pour paraître plus ‘’in’’ qu’ils ne le sont.

Dans sa page Facebook, notre compatriote, Françoise Hélène Gaye vivant en Allemagne, estime que ‘’le vrai problème avec cette histoire de sacs, de pinwe, est que cet original analphabète de la sape (Wally Ballago Seck) a fait croire à une ribambelle d'ignorants plus incultes que lui ,  (…) qu'il était "in" et qu'il est connaisseur en matière de mode.

‘’Mes jeunes frères, neveux détrompez-vous. Wally est bien loin d'être in. Cette affaire de sacs qu'il vous présente comme étant le "must" est un Scam. C'est dépassé depuis longtemps. Certains hommes de par leur profession comme les maquilleurs, coiffeurs de stars, les stars etc. peuvent avoir besoin de ce genre de cabas, que nous femmes utilisons pour mettre nos nombreuses affaires. Mais ce ne sont pas des sacs pour femmes que ces hommes la portent. C’est spécialement conçu pour les hommes et non les homos’’.

‘’J'ai vécu dans des lieux où l'on rencontre de nombreux homosexuels libres de leurs amours et de leur exubérance, mais jamais je n'ai vu cette profusion de sacs’’.

Si les uns et les autres pouvaient bien entendre ce que dit cette dame sur ‘’le sac de Wally’’ ; il faut communiquer sur le minable ‘’sac de Wally’’ qui a commencé à  provoquer des ratonnades contre ceux qui osent crâner avec cet atour à la main.

 

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