Publié le 6 Jan 2018 - 20:56
AVIS TRIMESTRIEL

Le Cnra pour plus de protection des mineurs

 

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel a publié, hier, son dernier avis trimestriel de l’année 2017. Le gendarme des médias, comme à son habitude, condamne fermement les différentes violations notées à travers les médias.

 

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) se fait encore entendre. Dans son avis trimestriel (octobre-décembre 2017), il rappelle aux différents organes de presse leurs obligations. ‘’Aucune forme d'expression démocratique ne justifie la diffusion ou la valorisation de propos, images, postures pouvant porter atteinte à la cohésion nationale, à l’intégrité du territoire et au  respect des institutions républicaines’’. De plus, constate l’organe de régulation pour s’en désoler, il y a toujours, dans les médias, des violations de la réglementation. Celles-ci ont pour noms ‘’la diffusion d’images ayant un caractère particulièrement violent à des heures de grande écoute, de nature à heurter la sensibilité du public, en particulier celle des jeunes ; la publicité à l'avantage de "guérisseurs traditionnels" supposés qui devient une pratique récurrente, désormais systématisée dans certaines émissions de télévision...’’.

Réuni le 4 janvier, le collège du Cnra est revenu, dans un communiqué, sur les différentes violations répertoriées dans les journaux, télévisions et radios de la place.

Les dysfonctionnements les plus répandus sont ceux relatifs à la protection des enfants et adolescents (40,91 %). Ils sont suivis des dysfonctionnements ayant trait aux règles d’éthique et de déontologie (36,36 %). Ces violations se traduisent, selon l’institution, par ‘’la programmation, à des heures indues, de contenus à  caractère violent et/ou inapproprié, sans signalétique, l’évocation continue de thèmes insoutenables liés à des faits-divers comme le viol et  l'infanticide, tout en les amplifiant par des commentaires et/ou plaisanteries complètement inappropriés’’. Dans le cas spécifique des émissions de faits-divers dans les radios, le Cnra précise : ‘’C’est toujours la course au sensationnel, à l’inédit au détriment des différentes sensibilités, sans aucune précaution.’’ Le Cnra appelle aussi les médias au ‘’respect à la vie privée et à l’intégrité de la personne humaine’’.

Par ailleurs, le régulateur est aussi revenu sur la prolifération ‘’d’émissions télévisées exclusivement dédiées à la publicité en faveur de prétendus guérisseurs’’. Ce qui est en violation, selon lui, ‘’des dispositions de l’article 10 du décret n°67-147 du 10 février 1967 instituant le Code de déontologie  médicale  qui  interdit  toute  forme de  publicité  dans  le  domaine médical, de la loi relative à la publicité et des cahiers des charges’’.

Le Cnra dénonce encore l’utilisation d’images dégradantes de la femme dans les séries sénégalaises.

 Face à de tels  manquements, qui constituent des violations de la réglementation en vigueur au Sénégal, Babacar Touré et ses collègues rappellent l’obligation de veiller à la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, à la protection des mineurs dans la programmation audiovisuelle. ‘’Certains programmes audiovisuels pouvant troubler les enfants de -12 ans, ne doivent pas être diffusés avant 22 h, notamment lorsque le scénario recourt à la violence physique ou psychologique, à la représentation d’actes sexuels’’, insiste le Cnra qui ajoute : il faut ‘’faire preuve de rigueur et de professionnalisme dans la vérification, le traitement, la présentation et la diffusion de l’information, surtout dans la couverture de faits-divers’’.

Mor Amar