Publié le 16 Jul 2017 - 01:48
BABACAR DIOP SECRETAIRE GENERAL DU COLLEGE DES DELEGUES DE LA COMPAGNIE DU THEATRE NATIONAL DANIEL SORANO

Les travailleurs sous informés

 

En procédure d’urgence, les députés de la 12e législature ont voté en juin dernier le projet de loi portant changement du statut du théâtre national Daniel Sorano. La loi n’est pas encore publiée dans le journal officiel et les travailleurs attendent son effectivité. Ils ne connaissent pas tout ce qu’implique cette réforme.

 

La compagnie du théâtre national Daniel Sorano a changé de statut, passant d’un Etablissement public à caractère administratif (Epa) à un Etablissement à caractère industriel et commercial (Etic). Mais les travailleurs attendent de voir. Selon le secrétaire général du collège des délègues de la compagnie, Babacar Diop, ils ne peuvent pas faire d’appréciation positive, tant qu’ils ne seront pas sûrs que ce changement colle à la réalité du théâtre. ‘’Pour l’instant, nous attendons, parce que nous ne savons pas le contenu réel de ce statut. Si toutefois cela cadre avec la réalité de Sorano, nous nous en féliciterons. Cependant, si nous trouvons qu’il y a des choses que nous devons rectifier, nous allons écrire aux autorités pour attirer leur attention’’, explique M. Diop.

Il ajoute que les Sénégalais font fausse route sur leur fonctionnement, lorsqu’ils disent que le théâtre Sorano ne travaille plus et que ce nouveau statut va changer les choses. ‘’Il ne s’agit pas d’un problème de statut, mais de management. Cela ne colle pas, quand les gens nous disent qu’à Sorano, on ne travaille pas. On sait comment on doit faire pour rebooster le théâtre national Daniel Sorano. Nous avons l’expertise pour relever le défi. Ce qui nous manque  n’implique pas un changement de statut’’, dit-il. Pour Babacar Diop, ce qui leur fait défaut actuellement est relatif au budget et à la production. ‘’A Sorano, il y a trois troupes : La Linguère, L’ensemble lyrique et la troupe dramatique, qui voyageaient beaucoup. D’une part, la responsabilité de l’Etat est engagée. Quand le Président Senghor était là, il confiait les missions culturelles à Sorano, mais tel n’est plus le cas’’, regrette-t-il.

En outre, poursuit-il, ‘’il y a la régie technique et l’administration de Sorano. Nous sommes les travailleurs de Sorano et les réalités, c’est nous qui pouvons les définir. L’Etat ne peut que nous accompagner’’, s’est il défendu.

Alioune Badara Bèye, 18 ans à la tête du Conseil d’administration

Sur un tout autre plan, le syndicaliste souligne que le Pca Aliou Badara Bèye a fait son temps. Il estime que 18 ans à la tête d’un Conseil d’administration, c’est trop. ‘’Nous tenons à un changement, car nous voulons quelque chose de nouveau. C’est au Conseil d’administration que toutes les décisions sont prises, ce qui montre que le fonctionnement de Sorano est focalisé sur cet organe. Donc, si le personnel n’est pas représenté, cela ne sert à rien. Nous voulons avoir des représentants, car c’est là-bas que nous devons porter nos doléances. Si cela est fait, nous pouvons dire que nous avons réussi notre mission’’, conclut le syndicaliste.  

HABIBATOU WAGNE

 

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