Publié le 28 May 2016 - 16:37
BABACAR TOURE SUR LE RETARD DANS LE VOTE DU PROJET DU CODE DE LA PRESSE

‘’ Certains préfèrent le statu quo’’ 

 

La cérémonie d’ouverture du Panel justice et Média a été une occasion hier, pour le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), de plaider l’urgence de voter le projet du code de la presse. A cet effet, Babacar Touré a insisté sur la nécessité de réactualiser le comité scientifique qui était chargé d’élaborer le code, dans la mesure où certains préfèrent le statu quo.

 

‘’Améliorer la couverture de l’actualité judiciaire pour arriver à des relations apaisées entre les magistrats et les journalistes.’’ Tel est l’objectif du panel de deux jours ouvert hier vendredi à Saly Portudal, sous le thème : ‘’Justice et média’’.  Organisé par le ministère de la justice et le Programme de gouvernance économique (PGE), il regroupe magistrats et journalistes. Au cours de la cérémonie d’ouverture, le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a souligné que la principale difficulté de la presse réside dans l’absence de formation et de barrière à l’entrée de la profession de journaliste. Et la seule solution qui s’impose aux yeux de Babacar Touré, c’est l’adoption du nouveau projet de code de la presse pour rendre ‘’un grand service à la population’’. Mieux, il invite à une réactualisation de la commission et à adopter dans les meilleurs délais ce code.

Par rapport au retard noté dans l’adoption du projet, le président du CNRA a pointé du doigt journalistes, patrons de presse, politiques…. ‘’ Certains préfèrent ce statu quo. Ils ont intérêt à ce que cela dure. Si nous voulons que les choses avancent, il faut moraliser et assainir la profession. Pour cela, il faut diligenter, c’est le prix à payer’’. A l’endroit des magistrats dont la plupart fustigent le point relatif à l’idée de dépénalisation des délits de presse, le journaliste a rétorqué : ‘’il y a mille moyens d’envoyer un journaliste en prison’’. Avant de conclure : ‘’pour sécuriser la population, il faut d’abord sécuriser la presse’’.

L’appel du journaliste n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd car, le ministre de la justice a plaidé pour l’assainissement de la presse, dans les meilleurs délais. ‘’Il est important de veiller, sans délai, au règlement de la question de l’entrée dans la presse. Il est important, de nos jours, de savoir quelles sont les personnes qui en ont la qualification, sur le plan de la déontologie. Car la profession sera une chose partagée par tous’’, a soutenu Me Sidiki Kaba. Ce faisant, l’avocat de la presse, le Garde des Sceaux, a ajouté que ‘’dans une démocratie comme le Sénégal, nous devons aller vers cette adoption, comme le disait le président Macky Sall’’.

Toutefois, concernant la dépénalisation des délits de presse qui reste le point d’achoppement entre journalistes et parlementaires, le ministre a relevé que la question ‘’reste toujours au centre du débat. Mais, il va de soi, que pour tout ce qui est des autres délits qui ne sont pas ceux de presse, la justice a toujours les moyens de ramener chacun sur le droit chemin, en montrant que nul n’est au-dessus de la loi. Et dès l’instant qu’on s’en prend à la loi et aux citoyens, une réponse appropriée peut être donnée‘’.

Abordant le thème du panel, le Garde des Sceaux a relevé qu’il permet ‘’d’aboutir à des relations apaisées entre la presse et la justice’’. Car, a-t-il poursuivi : ‘’lorsqu’un journaliste est condamné, cela soulève toujours un certain émoi dans une société démocratique. Donc, il importe, à travers ce dialogue, de trouver les voies permettant de mieux comprendre le fonctionnement de la Justice et aux juges, de mieux comprendre le rôle et la place des journalistes dans la société’’. 

FATOU SY

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