Publié le 9 Jun 2016 - 12:19
BAC-EPREUVES ANTICIPEES DE PHILOSOPHIE

Une entrée en matière réussie 

 

Les élèves des séries L et S, candidats au baccalauréat de cette année se sont penchés hier sur la traditionnelle épreuve anticipée de philosophie. Dans les différents centres visités, le premier test a été réussi en attendant, le 11 juillet prochain, date de démarrage du baccalauréat général.

 

152 582 candidats au baccalauréat 2016, répartis dans 482 jurys pour 394 centres d’examens, ont passé, hier, l’épreuve anticipée de philosophie. Comme d’habitude, la région de Dakar, qui regroupe les inspections d’académies de Rufisque, Pikine-Guédiawaye et Dakar concentre le plus grand nombre de candidats avec au total 19 500 élèves, répartis dans 72 centres d’examen. Cette première session qui a failli être boycottée par les enseignants s’est bien déroulée dans son ensemble, selon les responsables des différents centres visités.

9h au lycée de Pikine. Ce centre de la banlieue affiche le calme. Les jeunes garçons qui, d’habitude prennent d’assaut les lieux, n’ont pas, en ce mercredi d’examen, droit à une petite partie de football. Les ordres sont stricts : Pas de va-et-vient dans l’enceinte de l’établissement, à part les surveillants et les superviseurs. A l’intérieur des classes, le silence est total. Les potaches, plongés sur leur copie, sont épiés par plusieurs surveillants dans chaque salle, afin d’éviter la tricherie et la fraude. Le lycée abrite les jurys 915 ; 916 et 917. ‘’Nous avons démarré les épreuves à 8h 10. L’examen se déroule normalement. 94 surveillants sur 100 prévus ont répondu présent à l’appel. Ce qui fait qu’on n’a pas pu avoir trois instituteurs dans chaque salle pour assurer la surveillance. Du côté des élèves, nous avons noté 28 absents sur les 893 candidats inscrits’’, fait savoir le chef du centre, Mor Mbengue.

Le seul hic que le Proviseur relève concerne un élève qui s’est présenté, selon lui, sans aucune pièce d’identification. Le candidat en question soutient avoir perdu en cours de route sa carte d’identité. ‘’Les textes sont clairs. On ne peut pas accepter un candidat sans pièce d’identification. L’élève prétend être de l’école privé, Diamane Senghor. J’ai contacté sans succès le responsable de cet établissement’’, indique-t-il. Revenant sur la menace des enseignants qui planait sur l’organisation de cet examen, le chef du centre parle ‘’d’une stratégie syndicale inefficace’’. Car ces genres d’actions, soutient-il, ont montré leurs limites dans le passé. ‘’Nous sommes habitués aux menaces des grévistes ces dernières années. Mais à chaque fois le Bac a eu lieu. L’examen allait se dérouler, même s’ils n’avaient pas suspendu leur mot d’ordre. Il y a toujours des défections’’, croit-il savoir.

Au lycée John Fitzgerald Kennedy, l’ambiance est un peu plus animée. Pendant que les élèves des séries L et S cogitent sur leur sujet, à l’intérieur des classes, d’autres candidats, ceux de la série G passent eux aussi leurs épreuves physiques sur le terrain dudit lycée, situé à quelques jets de pierres des bâtiments. Comme au lycée de Pikine, l’anticipé de philosophie se déroule bien dans ce centre. A part, les cas d’absences notés chez quelques candidats, aucun problème particulier n’a été signalé, d’après le chef du centre, Fatimata Sow Sarr. Au contraire, ‘’il y a eu un surplus de surveillants dans cet établissement’’. Les 985 candidats répartis dans les trois jurys que compte l’établissement, explique le Proviseur, ont passé l’examen dans de bonnes conditions. ‘’Nous avons mis tous les atouts de notre côté pour la réussite de l’examen. L’Inspection de Dakar-plateau nous a envoyé des surveillants supplémentaires pour renforcer la surveillance et parer à toute éventualité de boycott des enseignants’’, a soutenu Mme Sow Sarr.

Epreuves ‘’abordables’’

11h. Les premiers élèves commencent à sortir des classes. Certains jugent les sujets accessibles. Tout le contraire chez les autres. ‘’J’ai traité  le commentaire de texte (sujet 3) qui parle de la résistance et de l’obéissance. L’épreuve était abordable’’, s’est réjoui par avance, Aïssatou Ciss, élève en série L2. Sous l’ombre d’un arbre situé à quelques mètres de là, Khadija Diagne affiche le sourire. A peine sortie de la salle, la jeune fille voilée se précipite pour jeter un coup d’œil sur son cours, histoire de se rassurer davantage. ‘’Les sujets étaient accessibles. J’ai disserté sur le sujet 2 qui parle de l’art et la raison. Je craignais qu’on nous donne des sujets sur des chapitres du programme que nous n’avons pas bien étudié à cause des grèves des professeurs. Heureusement, ce n’est pas le cas’’, soupire la candidate du lycée Maurice Delafosse. Pour sa part, Mamadou Thiongane trouve les épreuves ‘’fermées’’. ‘’C’était difficile. Surtout le sujet 1 : Renoncer à la philosophie, n’est-ce pas renoncer à la pensée elle-même ? Les sujets donnés l’année dernière étaient plus abordables’’, pense l’élève de la série S2.       

MAMADOU DIALLO

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