Publié le 21 Jul 2015 - 09:11
BACCALAUREAT 2015

L’actu au menu des épreuves

 

Le baccalauréat 2015 a démarré hier, sur toute l’étendue du territoire national. La surveillance, la logistique, la sécurité et les élèves ont été au rendez-vous, dans les centres d’examen. Malgré quelques absences notées, les élèves se disent en phase avec les épreuves qui relèvent de l’actualité.

 

Le top de départ a été donné hier pour le baccalauréat 2015. Le démarrage s’est fait sous les meilleurs auspices. Les enseignants et les candidats ont très tôt pris d’assaut les centres. Malgré un contexte scolaire perturbé, les élèves se sont dit rassurés pour le moment, devant des épreuves qui ne leur sont pas étrangers. Au lycée Seydou Nourou Tall, les élèves des séries littéraires ont débuté les épreuves par l’Espagnol. A midi, nombre d’entre les candidats ont préféré attendre dans le centre les épreuves de l’après-midi, devant le regard bienveillant de deux agents de la police assis sur des chaises à côté de la porte de l’établissement. Ils assurent la sécurité des lieux.

Assises sur un banc, Dalila et sa camarade commentent le sujet d’Espagnol.  En jean bleu et un haut rose, Dalila se laisse aller à un commentaire, sur notre interpellation. ‘’Notre professeur avait traité l’essentiel du sujet en classe. Il porte sur le roi d’Espagne. Nous l’avons bien saisi et espérons avoir la moyenne’’, déclare l’élève de la série L2. Le sujet, ajoute-t-elle, colle avec l’actualité, car, on leur a demandé d’apprécier si un roi ou un président peut rester au pouvoir pendant longtemps. ‘’J’ai donné l’exemple du président d’Algérie Abdelaziz Bouteflika.

Il reste au pouvoir en étant malade. J’apprécie son courage à gérer son pays, même si sa santé ne le lui permet pas’’. Par contre, dit Dalila : ‘’Je ne suis pas d’accord avec les chefs d’Etat qui s’accrochent à leur fauteuil, par soif de pouvoir ou par égoïsme. Ces présidents qui ne pensent qu’à eux.’’ Sa camarade en foulard rose, la mine sérieuse, abonde dans le même sens. Plus timide, elle requiert l’anonymat et déclare : ‘’La succession prématurée est quasi-inexistante dans les familles des rois. C’est rare de voir un roi céder son pouvoir à son successeur. Le plus souvent, ils sont remplacés après leur mort ou après une grave maladie.’’

Les épreuves de la matinée ont débuté à 8h précises, au lieu de 7h30, a indiqué la présidente du jury 1136. Ndiémé Sow, trouvée dans son bureau, a soutenu que les épreuves se sont bien passées. La sécurité, la surveillance et la logistique ont été au rendez-vous. ‘’Nous avons enregistré 282 candidats, dont 83 garçons, 199 filles, 276 Sénégalais et 6 étrangers. Nous avons eu 14 absents’’, dit-elle. Aucun cas de fraude n’a été signalé.

‘’Plongés dans de longs calculs’’

Au centre Hampathé Ba, même ambiance. La cour est remplie d’élèves qui attendent eux aussi les sujets d’histoire et de géographie de l’après-midi. Le président du jury 1128, Mouhamed Moustapha Mbacké Ndour, de dire que tout se passe dans les normes. Son jury compte 398 candidats inscrits et six absents. ‘’Nous sommes bien dans l’exécution de nos travaux. La police est présente. La sécurité de l’établissement, les surveillants, rien à déclarer’’, dit M. Ndour. Dans l’un des couloirs, Mouhamadou Lamine Sène, en Lacoste et jean bleu, lit silencieusement ses cours. Il dit avoir traité l’essentiel des questions de Physique et Chimie. ‘’Je n’ai pas fini de traiter le sujet, car en PC, les calculs sont longs et cela prend du temps. Il est rare de voir un élève finir toutes les questions’’, fait-il remarquer. Mais, dit-il : ‘’J’ai fait l’essentiel.’’

Assise par terre, sur les carreaux du couloir, Sokhna Mously Sène, inscrite au jury 1128, révise ses cours d’histoire et de géographie. Elle semble avoir été épuisée par les épreuves de Physique et Chimie de la matinée. A voix basse, elle fait le même constat que Mouhamadou Lamine Sène. Pour elle aussi, les épreuves sont abordables, mais le temps est dur à gérer. ‘’Nous sommes toujours confrontées à des sujets longs et des calculs qui prennent tout notre temps. Grâce à Dieu, nous avons fait l’essentiel’’, soutient Sokhna. En PC, les sujets tournent autour de la cinétique, la chimie, la gravitation universelle et les courants.

Les candidats fans des questions d’actualité

17h 30mn, au centre Cem Blaise Diagne, les élèves sortent un à un. Dans une cour presque vide, Mouhamed Diagne, candidat en série L2, reste assis sur un banc, les yeux rivés sur les sujets contenus dans la feuille qu’il tient. Les sujets sont abordables et ont presque tous porté sur l’actualité. En Géographie, les sujets ont porté sur le défi de l’émergence économique au Sénégal et sur la crise économique en Europe. En histoire, les candidats ont été invités à débattre sur les métropoles coloniales, en dissertation, et à faire un commentaire sur les différentes décolonisations. Mouhamed apprécie cette prédilection sur les questions d’actualité.

Achraf Belmir, élève en série L2 aussi, apprécie et estime que cela va inciter les élèves à se documenter, au lieu d’apprendre par cœur des leçons sans comprendre les tenants et les aboutissants. ‘’C’est une bonne initiative, car cela permet de faire ressortir les valeurs ancestrales des pays africains qui sont de plus en plus oubliées’’, argumente le candidat. A ses côtés, Marie Diagne, en tenue traditionnelle de couleur verte, y voit une manière d’améliorer leur culture générale. Les épreuves d’anglais n’ont pas échappé à la règle. La question des logements leur a été soumise comme sujet d’essai.

AIDA DIENE

Section: