Publié le 22 Apr 2017 - 17:20

BAD

 

Le Conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le 20 avril 2017, l’évaluation de la recevabilité à une vérification de la conformité du projet de construction d’une centrale à charbon de 125 MW dans le village de Bargny Minam au Sénégal, financé par la Banque.  Selon le site Financial Afrik qui donne l’information, en approuvant ce rapport, le Conseil d’administration a également autorisé que les experts du Mécanisme indépendant d’inspection poursuivent des recherches plus approfondies pour clarifier les problèmes soulevés par les plaintes de deux groupes de plaignants au nom des membres durement touchés des communautés de Bargny au Sénégal.

...Les deux groupes ont soulevé 8 questions similaires dont : l’option politique gouvernementale jugée non viable consistant à utiliser des centrales électriques à charbon au Sénégal ; le choix du site d’accueil du projet en violation du Code national de l’environnement ; la vulnérabilité accrue des communautés exposées à la pollution de l’air et la perturbation éventuelle de leurs moyens de subsistance en raison de la proximité de la centrale à charbon de la ville et son impact négatif sur un site du patrimoine historique du pays.

Ces groupes ont également mis en évidence des risques sanitaires imminents dus à la pollution de l’air imputable aux particules émises par la centrale de Sendou ; la vulnérabilité accrue de la communauté face à l’érosion côtière ; l’insuffisance des consultations publiques avec les personnes affectées par le projet (PAP) et le non-respect des normes environnementales, sociales et des droits de la personne de la BAD. Ils pointent notamment du doigt l’absence d’un Plan d’action pour la réinstallation (PAR) visant à atténuer les impacts sociaux négatifs du projet.

...Après avoir enregistré ces plaintes, la Banque s’est rendu compte qu’il était impératif de mettre en place des mesures d’atténuation suffisantes avant que la centrale ne devienne opérationnelle d’ici la fin de 2017, étant donné que la non-conformité avec la politique en matière de déplacement involontaire des populations, la gestion intégrée des ressources en eau et les procédures en matière d’études environnementales pour les opérations du secteur privé nuiraient aux communautés concernées. Les problèmes identifiés dus au non-respect des politiques de la BAD incluent notamment (a) l’ébranlement des moyens de subsistance de plus de 1 000 femmes et autres travailleurs saisonniers et temporaires dont les activités de séchage et de conditionnement des poissons sont informelles ; (b) la reprise sans compensation par le gouvernement des parcelles attribuées aux résidents ; les risques sanitaires imminents dus à la pollution de l’air imputable à la centrale de Sendou ; (c) le risque de pollution des eaux de surface et souterraines ; (d) l’insuffisance des consultations publiques avec les personnes affectées par le projet (PAP). Le projet a été approuvé par le Conseil d’administration en 2009 pour un montant de 206 millions d’euros, que la Banque cofinance avec la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et la Nederlandse Financierings-Maatschappij voor Ontwikkelingslanden N.V. (FMO).

 

 

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