Publié le 24 Jul 2014 - 14:30
BAGARRE AU CAMPUS UNIVERSITAIRE DE DAKAR

Massaer Boye tabassé à mort par un autre étudiant 

 

Hier, un étudiant a été tué au cours d’une bagarre. Le drame s’est produit à l’heure de la rupture du jeûne. Il a rendu l’âme après avoir encaissé les coups de poing de son antagoniste.

 

Il est 20 h 30 mn. Le campus social de l’université de Dakar est en deuil. Une centaine d’étudiants sont réunis, visages crispés, des pleurs, à la devanture du service médical. Un drame ! Un des leurs, Massaer Boye, étudiant à l’Inseps, a été tabassé à mort par un autre étudiant qui a pris la fuite. Non encore identifié, le bonhomme est cependant bien connu puisqu’il fréquente régulièrement la salle de sport située au rez-de-chaussée du pavillon B. Les deux étudiants en sont venus aux mains, pour une affaire de position dans la queue, au moment d’aller couper le jeûne au niveau du restaurant central.  

Le drame s’est produit vers 18 h, lorsque le défunt est arrivé sur les lieux et a voulu se frayer un chemin pour entrer dans le restaurant, sans faire la queue. Une pratique bien connue au campus et communément appelée « dialgati ». Mais il fallait compter avec la détermination de son meurtrier résolu à faire régner l’ordre. Il lui ordonna de suivre la longue file, comme les autres. A cette injonction, Saer refusa d’obtempérer. Il n’en fallait pas plus pour qu’une pluie de coups de poing s’abatte sur lui. Lorsqu’il s’est effondré, les témoins ont cru qu’il était assommé. « Les gens pensaient qu’il s’était juste évanoui. Malheureusement, ce ne fut pas le cas », raconte avec beaucoup de tristesse Tidiane Diop, étudiant en Master II à la faculté de gestion (FASEG).

Dr Moustapha Sy : ‘’Je n’ai pas réussi à le réanimer’’

Pendant que les étudiants prenaient conscience du drame qui venait de se dérouler sous leurs yeux, son antagoniste en a profité pour se volatiliser. « Après l’avoir battu à mort, il a rapidement disparu pour échapper à un lynchage », informe un autre étudiant. Pendant ce temps, la victime a rapidement été acheminée au service médical. Mais, il était déjà trop tard. « Quand les étudiants ont emmené Boye, il était déjà mort. J’ai essayé en vain de le réanimer », informe avec regret Dr Moustapha Sy, le médecin de garde ayant constaté la mort. Non sans ajouter : « Nous l’avons par la suite évacué à l’hôpital Le Dantec pour les besoins de l’autopsie », renseigne-t-il.

En ce qui concerne le bourreau de Massaer Boye, au moment où nous quittions le campus, il restait toujours non identifié. Tout ce que l’on sait pour le moment, c’est que c’est un étudiant de la faculté des Lettres. A en croire les témoins, il est costaud et bâti comme un lutteur. C’est pourquoi, raconte Tidiane Diop, malgré l’intervention rapide des étudiants, personne n’a pu l’empêcher d’assommer son antagoniste qui malheureusement a rendu l’âme des suites des coups reçus.

Seuls deux restaurants ouverts pour des milliers d’étudiants  

Si ce drame a pu avoir lieu, les étudiants pointent le fait que seuls deux restaurants sont ouverts pour tous les locataires du campus. De ce fait, tout le temps, il y a des bousculades pour pouvoir accéder aux restaurants, mais surtout pour se ravitailler en pain.

A ce propos, ils renseignent que les bagarres sont fréquentes. Après la mort tragique du jeune Massaer Boye, ils osent espérer que les autorités vont prendre les mesures pour remédier à cette situation intenable. « Le Coud est en partie responsable de ce drame. Car, en ce moment, il n’y a que deux restaurants ouverts pour le manger. Il y a des étudiants qui ne font pas la queue. Et cela cause tout le temps le désordre. Il faut qu’il rouvre les autres restaurants pour que de tels incidents ne se reproduisent plus », soutient un étudiant.

En emportant Massaer Boye, la faucheuse arrache à l’affection de ses parents et amis un jeune homme plein de vie et un très grand talent pour le football. Il a été le capitaine de l’ASC Daagu Dann vainqueur de la ligue des champions, édition 2014 des Navétanes. Massaër était aussi ce plaisantin devant l’Eternel qui, selon l’un de ses amis, ‘’s’est sûrement laissé frapper par son assassin, sans se défendre’’.

SAMBA DIAMANKA

 

 

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