Publié le 6 Oct 2015 - 07:12
BANQUES

Ce que le PCA démissionnaire Amadou Kane reproche au Dg de la BNDE

 

Moins de trois ans après sa création, la Banque Nationale pour le Développement économique (BNDE), créée par le Président Macky Sall au lendemain de son élection, traverse une zone de turbulence avec, à la clé, la suspension d’un conseil d’administration prévu jeudi dernier et la démission de Amadou Kane, président du conseil d’administration de cette jeune institution bancaire.

La pomme de discorde serait un désaccord profond entre Amadou Kane le PCA et le directeur général Thierno Seydou Nourou Sy sur l’état des engagements contractés par la jeune banque. C’est en tout cas ce que croit savoir financialafrik.com. Le site d’information révèle que Amadou Kane se serait rendu compte que M. Sy, le directeur général, aurait accordé des crédits au-delà du maximum qui lui est autorisé et sans se référer au Comité supérieur de crédit, qui est un organe émanant du conseil d’administration. De plus, les conditions d’octroi de certains prêts et la situation de certains gros débiteurs font peser des risques sur la banque vieille seulement de 18 mois.

En effet, apprend-on de financialafrik.com, l’encours de crédit de la BNDE, en croissance de 25% depuis le début de l’année, se rapproche de la barre des 30 milliards de F CFA. La jeune banque qui avait déclaré un bénéfice de 56 millions de F CFA en 2014 (grâce en partie aux reprises sur provision) était-elle suffisamment solide pour supporter un tel niveau d’engagement dans le contexte sénégalais ? Un contexte risqué où deux grosses cylindrées du secteur bancaire, engagées dans la course à la taille, ont provisionné à hauteur de 160 milliards de F CFA !

Résultat : un conseil d’administration est à peine convoqué pour le 1er octobre que des proches du directeur général tentent de le bloquer. Et pour ne rien arranger, le ministre des Finances, organe de tutelle resté coi jusque-là, aurait demandé le report du Conseil d’administration. Une requête que le PCA aurait refusée, exigeant une notification écrite qui finit par tomber.

Quelques heures plus tard, Amadou Kane soumet sa lettre de démission à la surprise des membres du conseil d’administration et des parties externes intéressées comme la Banque centrale (BCEAO). Une affaire à suivre.

 

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