Publié le 27 Nov 2014 - 11:31
BARA NDIAYE NOMME ADMINISTRATEUR DE LA MAISON DE LA PRESSE

Les professionnels des médias étalent leur surprise

 

Au moment où le Syndicat des Professionnels de l'Information et de la Communication du Sénégal (Synpics) s’inquiète de la gestion de la maison de la presse, Bara Ndiaye y est nommé administrateur. Une désignation qui prend de court les professionnels des médias.

 

La nomination de Bara Ndiaye comme administrateur de la maison de la presse a fait couler beaucoup d’encre hier. C’est une ‘’grande surprise’’ pour les acteurs de la presse. Selon le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cedeps) Madiambal Diagne, joint au téléphone par EnQuête, c’est une surprise pour lui qu’on ait nommé quelqu’un à la maison de la presse. ‘’Je me demande sur la base de quel texte cette nomination a été effectuée. Car le ministère de la Communication, du temps de Cheikh Bamba Dièye, avait organisé une concertation sur la gestion de la maison de la presse. Des conclusions avaient été adoptées sur un mode d’organisation de la maison. Depuis lors, on n’a pas eu d’information sur cette question et brusquement, on voit qu’on nomme un administrateur’’, a expliqué M. Diagne.

A l’en croire, la nomination d’un administrateur, d’après les discussions qu’ils avaient eues et les conclusions arrêtées, devrait relever d’un autre procédé que celui-là. ‘’Il faut aussi que les acteurs des médias s’en prennent à eux-mêmes. Parce que quand il y avait des velléités de détourner l’utilisation de la maison de la presse, j’avais élevé la voix pour dénoncer cela. J’étais seul dans ce combat ; au contraire, les autres acteurs de la presse ont fait preuve de fumisterie dans cette affaire. Aujourd’hui, c’est ce précédent qu’on avait laissé faire qui a valu qu’on prenne une décision à l’insu des médias’’, a-t-il soutenu.

Absence de concertation

 Pour le secrétaire général du Synpics Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, c’est le parti avant la patrie qui a été mis en branle dans cette affaire. ‘’Bara Ndiaye est un journaliste de formation, on n’a rien contre sa personne, mais c’est la manière de procéder qui pose problème. D’autant que depuis que la maison de la presse est prête, le gouvernement ne l’a pas livré et nous savons tous qu’elle aiguise beaucoup d’appétit. Il faut qu’il y ait un profil. On n’a pas besoin qu’on nous amène le profil d’un politicien même s’il est journaliste.

Il n’est pas dit que la maison de la presse doit forcément être administrée par un journaliste. Bara Ndiaye n’a pas eu à gérer beaucoup de choses dans sa vie. Il a été journaliste, nous sommes des journalistes, nous lui reconnaissons son mérite professionnel mais également sa qualité politique nous fait peur’’, a dit M. Ndiaye. Qui poursuit  que quand on construit une maison de la presse, c’est pour les acteurs de la presse. D’autant que celle-ci a un historique. ‘’Nous ne réfutons pas au président la possibilité de nommer à tous les postes civil et militaire. Encore faudrait-il qu’il y ait un appel à candidature. Il s’agit-là d’une question sérieuse. Il y a une façon de faire, une manière de procéder, on est avec des acteurs, il faut les consulter. C’est un bien du peuple sénégalais, on ne peut pas en faire ce qu’on veut’’, a fustigé le secrétaire général du Synpics.

Par ailleurs, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye  a dénoncé le fait que le directeur de la communication soit parti s’y installer. ‘’Ce n’est pas une maison de presse pour le directeur de la communication. Si l’APS est allée s’y installer, c’est parce que leur ancien siège menaçait ruine, et on n’a pas voulu prendre le risque de les laisser sur place. Mais cette installation était provisoire. L’autre problème, c’est que, plus d’une année après l’installation du conseil d’administration, il n’y a jamais eu de réunion’’. 

VIVIANE DIATTA

 

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