Publié le 17 Feb 2014 - 11:19
BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS (ONG FRIEDRICH HERBERT)

Un environnement médiatique sénégalais ‘’divers, indépendant et durable’’

 

La fondation Friedrich Herbert a rendu publique ce week-end sa traditionnelle analyse locale du paysage médiatique, pour l'année 2013. Faite par et pour les journalistes africains, le document bilingue estime, dans l’ensemble, que le Sénégal est un pays bon élève dans sa pratique et son rapport à la presse, au sens large.

 

Présenté cette année par Souleymane Niang, directeur général de la West African Democracy Radio (WARD), le Baromètre des Médias Africains 2013 a été rendu public samedi dernier, lors d’une conférence de presse tenue au complexe Good Rade.

Dans sa quintessence, le baromètre des médias indique que, s’il reste de nombreux points d’inquiétudes auxquels il faut porter une attention particulière (absence d’une loi sur l’accès à l’information, la mise en place du CNRA, sans consultation préalable avec les acteurs de médias et de la société civile, le fait que les procédures d’octroi de fréquences TV et radio ne soient pas connues etc.), le Sénégal a vraiment fait des avancées majeures dans le sens de promouvoir la liberté de la presse, ces dernières années. Même si, depuis la publication du dernier rapport, on a globalement noté une stagnation.

Entre autres progrès, on note un accès des citoyens aux médias internationaux et nationaux qui n’est pas restreint par les autorités de l’État, ou encore la transparence de la propriété des entreprises de presse écrite et audiovisuelles qui est garantie par la loi. Ainsi, ‘’caractérisé par la diversité, l’indépendance et la durabilité'', le paysage médiatique sénégalais est décrit comme un milieu où la liberté d’expression (qui inclut la liberté de la presse) est ‘’protégée et valorisée’’.

Les experts estiment également que le diffuseur étatique assume véritablement sa mission de diffuseur public, avec ‘’une régulation de la radiodiffusion et télévision (…) transparente et indépendante’’. Enfin,  selon les experts, les normes professionnelles dans les médias sont adoptées ‘’à un niveau élevé’’. 

Par rapport à ces recommandations, le Baromètre des médias africains estime que des efforts sont à faire dans divers secteurs. Notamment dans l’adoption et la promulgation par les autorités compétentes de l’actuel projet de code de la presse ; la nécessité d’ouvrir un débat public très large sur le rôle, les responsabilités et la place des médias dans notre société, ou encore le fait de devoir renforcer les capacités des organisations professionnelles des médias, en matière juridique.

Long de 62 pages dans sa version française, ce document s’articule autour de trois indicateurs d’une potentielle bonne santé des médias sénégalais, méticuleusement évalués par une brochette d’experts et panélistes locaux, issus des médias et de la société civile, dont Mamadou Biaye, Fatou Sow Sarr, Ibrahima Khalil Ndiaye ou encore Awa Tamba.

Le livre s’intéresse à l’état actuel de la liberté d’expression, à travers le pays, au paysage médiatique local dans ce qui le caractérise, au processus de régulation radio-télévisuelle nationale et, enfin, aux pratiques et normes journalistiques de la corporation dans son ensemble.

Sophiane Bengeloun

 

 

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