Publié le 26 Aug 2016 - 10:33
BASKET - EQUIPE FEMININE

La préparation, le talon d’Achille  du Sénégal 

 

L’équipe nationale féminine de basket-ball a certes affiché sa suprématie sur le plan continental. Ce qui lui a d’ailleurs valu des qualifications, à maintes reprises, à des compétitions de niveau mondial. Mais elle peine toujours à faire jeu égal avec ses adversaires à cause du problème de préparation.

 

Et si le public sénégalais était trop exigeant à l’égard de ses athlètes ? Ces derniers doivent alors faire face à la demande pressante de résultats du peuple qui ignore leurs conditions de préparation. La sortie du sélectionneur des Lionnes de basket avant-hier, de retour de Rio, apporte des précisions dans ce sens. Selon Moustapha Gaye, son équipe n’a pas encore atteint le niveau mondial. Il pense que la manière de préparer la haute compétition, à la sénégalaise, ne répond pas aux exigences du haut niveau.  ‘’On reste 45 jours dans un hôtel de la place. Mais on aurait pu faire 15 jours dans un  hôtel et utiliser la moitié du budget pour participer à des tournois à l’extérieur’’, suggérait, avant-hier, le coach Moustapha Gaye. Des stages qui ont certes été effectués, mais à moitié ! Seul celui du Japon a été réalisé. Ceux prévus en Italie, en Serbie et en Turquie sont tombés à l’eau. 

A cause du désistement de la Fédération sénégalaise de basket (FSB) pour le premier et d’un problème de visas pour le deuxième. Pour le dernier, les raisons demeurent plus compréhensibles. Car la suspension de ce stage avait été motivée  par une situation d’insécurité en Turquie. En revanche, le comportement de la partie sénégalaise n’a pu être digéré par son homologue serbe. "Il faut admettre que l’attitude du Sénégal n’a pas été correcte. Non seulement ils nous ont fait perdre de l’argent mais en plus, leur absence a perturbé notre préparation alors qu’ils nous avaient dit oui et qu’on s’était préparé à les recevoir", s’était ainsi frustrée la vice-présidente de la Fédération serbe chargée du basket féminin, Ana Jokovic, à l’APS. Une déclaration qui montre l’importance que des équipes ambitieuses, comme la Serbie, accordent à la préparation.

Pendant ce temps, après la préparation dakaroise, l’équipe du Sénégal peinait à se rendre, selon la date fixée, au Brésil. Au même moment, les adversaires du Sénégal, flirtant avec le haut niveau, affrontaient leurs homologues dans des ‘’tournois d’envergure’’ comme l’aurait souhaité le sélectionneur. Et Certaines délégations africaines arrivaient déjà sur place, avec beaucoup plus de récupération dans les jambes.

En vérité, ‘’les autres pays font beaucoup plus d’efforts’’ que le Sénégal sur le plan de la préparation. Sur le plan africain, même si le Sénégal garde son statut de grand favori, il serait petit si une compétition était faite dans le domaine infrastructurel. Et c’est par miracle, sûrement, si nous avons remporté ces derniers temps des titres en Afrobasket féminin, avec des insuffisances sur ce volet.

‘’Le haut niveau, ça se prépare’’

Dans l’avenir, l’équipe féminine du Sénégal risque d’avoir de sérieuses difficultés. Car ses potentiels adversaires continuent d’aiguiser leurs forces pour mettre fin à son règne. ‘’Nous avons une bonne équipe africaine. Et même pour ça, il faut faire attention au Nigeria, à l’Angola, au Mali, au Cameroun et surtout au Mozambique. Ce sont des équipes qui travaillent continuellement, alors que nous, nous nous contentons de la volonté sans faire d’effort’’, déplorait le coach Tapha Gaye.

Un gros effort doit donc être fait pour ‘’changer d’orientation dans notre préparation pour espérer un jour arriver au niveau mondial’’. Pour cela, le coach Abdourahmane Ndiaye Adidas a donné des pistes. Parce que ‘’le haut niveau, ça se prépare. Il faut des oppositions beaucoup plus élevées avec d'autres équipes. On doit penser à cela en mettant en place un programme’’. Peut-être que cela se fera en vue du prochain Afrobasket qui démarre dans quelques mois !

OUMAR DEMBELE (STAGIAIRE)

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