Publié le 12 Apr 2014 - 18:53
BATAILLE D'OPINION DANS L'AFFAIRE KARIM WADE

Avocat de l’État, Me William Bourdon a débarqué hier à Dakar

 

Me William Bourdon est arrivé à Dakar depuis hier. Avocat de l’État du Sénégal dans le dossier de la traque des biens supposés mal acquis, le patron de l'Ong Sherpa, spécialisé en droit pénal notamment en pénal des affaires, droit de la communication etc,  pourrait, selon nos sources, communiquer sur le volet Karim Wade et sur la procédure enclenchée par le régime de Macky Sall.

Il faut dire que relativement à ce volet concernant le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, EnQuête, dans son édition d'hier soulignait le mutisme des conseils de l’État, qui n'auraient pas reçu leurs honoraires.

Aussi, si Me William Bourdon débarque maintenant à Dakar, nos sources estiment que c'est pour communiquer dans le sens d'apporter de nouveaux éléments à charge, sur la plainte de l’État du Sénégal auprès de la Justice française.

Déjà que Me Soulèye Macodou Fall, autre avocat de l’État du Sénégal basé en France, avait indiqué, toujours dans notre édition d'hier, que la Justice française n'avait aucunement blanchi Karim Wade, comme ce dernier semblait l'indiquer dans son épître à la Commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), à l'occasion de son audition, mercredi passé.

Pour l'avocat de l'Etat basé à Paris, une bonne partie des infos lâchées depuis quelque temps relève beaucoup plus de la simple bataille d'opinion que d'autre chose. 

''Si le dossier est vide, Karim et ses proches devraient souhaiter le procès...''

Sur ce registre, l’État du Sénégal s'étonne qu'on veuille coûte que coûte asseoir une innocence de l'ancien ministre d’État ''alors même qu'un procès n'a pas encore lieu et que tous les éléments de l'instruction et des commissions rogatoires n'ont pas été portés à l'attention du public pour des raisons liées au respect des clauses de confidentialité et du secret de l'instruction'', renseigne une source proche du dossier.

Et là on ne manque pas de relever une  contradiction. ''Si le dossier est aussi vide qu'on le dit, Karim Wade et ses proches devaient plutôt être pressés de voir le procès avoir lieu et le souhaiter de tout cœur. Un innocent ne doit pas avoir peur d'aller au procès'', ajoute-t-on.

La fin de l'instruction signifiée aux avocats de Karim Wade

Dans tous les cas, les jeux sont presque faits dans l'affaire Karim Wade et la lumière  jaillira à coup sûr dans les semaines à venir. La Crei a saisi les avocats de l'ex-ministre d'État d'un avis de clôture de l'instruction. Cette saisine marque la fin de l'information judiciaire. Il n'y aura plus d'acte d'instruction : plus d'auditions, ni de confrontations.

La Crei compte rendre un réquisitoire définitif à la Commission d'instruction, dans le délai qui lui est imparti, c'est à dire avant la fin de l'instruction du dossier, le 16 avril. Ensuite, le juge et ses assistants vont rendre une ordonnance définitive. D'aucuns espèrent un non lieu. Mais tout porte à croire, comme l'a toujours soutenu EnQuête, qu'on s'achemine vers un procès, avec une ordonnance de renvoi devant la Crei.

 

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