Publié le 24 Dec 2016 - 01:02
BEACH SOCCER - NGALLA SYLLA (SELECTIONNEUR DU SENEGAL)

‘’Notre grande satisfaction a été la défense et non l’attaque’’

 

Après avoir remporté le titre de champion d’Afrique au Nigeria, l’équipe nationale du Sénégal de football de plage est rentrée depuis jeudi à Dakar. Fier d’avoir remporté son premier trophée en tant qu’entraîneur, Ngalla Sylla vise maintenant le ‘’carré d’as’’ du Mondial aux Bahamas, en avril prochain. Pour ce faire, il demande une bonne préparation.

 

Votre équipe est rentrée hier du Nigeria à 6 heures du matin après avoir remporté la finale dimanche. Comment se sent-elle ?

Il faut d’abord rappeler une chose concernant le règlement en beach soccer. Au début de la compétition, chaque équipe doit être présente dans son hôtel deux jours avant. Et après les épreuves, elle doit y rester deux jours après. Comme on a joué la finale dimanche, on devait normalement rentrer mardi. Le ministère avait acheté des billets retours où on nous avait programmés pour le 18 décembre (dimanche) à 18 heures. Certains délégués fédéraux nous ont dit ainsi que les billets étaient renouvelables. On est parti donc sur ce principe. Toutes les équipes devaient jouer jusqu’au 18 décembre, cinq matches pour chacune. Mais le problème se trouvait plus au niveau de la compagnie aérienne.

Mais votre équipe n’a-t-elle pas été affectée par cette longue attente ?

Non ! Vous savez, quand on parle de mental en Afrique, c’est ça. L’hospitalité qu’on peut retrouver au Sénégal n’est pas présente partout dans le continent. Déjà dans l’alimentation, on a rencontré quelques difficultés. Mais on avait avisé les garçons sur toutes ces questions qui pouvaient toucher leur mental. Et sur ce plan, ils ont su répondre positivement. Ensuite sur le jeu, on leur a demandé de mettre l’accent sur la tactique et le physique.

Vous avez doublement réussi les deux objectifs (finale et trophée) que vous vous étiez fixés avant la Can. Qu’est-ce qui a été déterminant ?

Comme je l’ai dit, on a insisté sur les aspects technique, tactique, physique et mental. C’est ce qui nous a permis de gagner. Et en Afrique, nous avons le plus souvent, avec nos équipes, des problèmes sur les aspects tactique et technique. Dans le football à 11, on n’a pas à foison des joueurs comme Sadio Mané. Même si avec la naissance de certains centres de formation, on commence à résorber ce gap technique. Mais dans le beach soccer, vous devez respecter votre schéma tactique. On a beaucoup insisté sur ça même si on a une équipe tactique et physique.

Comment jugez-vous le niveau de vos adversaires durant cette campagne ?

On est sorti vainqueur devant le Maroc par exemple, mais il nous a créé d’énormes difficultés. Les scores de match se décident toujours au dernier tiers temps. Et vous devez répondre physiquement présent. Votre adversaire peut faire d’énormes efforts au premier ou au deuxième tiers temps mais il ne peut pas dominer toutes les séquences du match. Aussi dans cette discipline, il faut de l’expérience. Et c’est ce que nous avons fait valoir face aux autres équipes. Mais quand on voit le Maroc, l’Egypte ou le Nigeria, ce sont des formations qui pouvaient prétendre au trophée. Ça c’est clair !

Nous avons noté une attaque de feu du Sénégal et une défense appréciable. Comment analysez-vous ces faits ?

Je peux vous assurer que notre grande satisfaction a été la défense et non l’attaque. Durant les premiers matchs, Babacar Fall a marqué la plupart des buts. Mais notre troisième meilleur buteur, c’est Mamadou Sylla (Jaraaf), défenseur en plus. Notre force, c’est la défense. On essaie de contrer les équipes. Par ricochet, ce qui constitue plus nos difficultés au plan mondial, face aux équipes européennes, c’est qu’on a souvent des problèmes de marquage. On doit faire beaucoup d’efforts, surtout sur la préparation.

Vous avez en ligne de mire la Coupe du monde 2017 aux Bahamas (avril). Quel est l’objectif par rapport à cette compétition ?

Le Sénégal a gagné quatre fois la Coupe d’Afrique de beach soccer. L’objectif est maintenant de se dire qu’on doit atteindre le carré d’as du mondial. Mais cela passe d’abord par une bonne préparation. Notre chance par rapport à cette dernière Can est qu’on venait de terminer le championnat de beach soccer. Mais d’ici à avril, il n’y aura pas de championnat. Il ne démarrera qu’en mai. Que feront nos joueurs durant cette période ? On lance un appel à l’Etat et aux fédéraux, qui sont cependant en train de faire de gros efforts pour avoir des matchs amicaux. Parce qu’aux Bahamas, on sera confronté au haut niveau.

Avez-vous déjà défini un plan de préparation à soumettre à la tutelle ?

Nous venons fraîchement de rentrer. Je travaille avec mon staff technique. Cela demande l’apport de tout un chacun car ce sont des contacts que vous nouez d’abord avec des coaches et autres dirigeants. On soumettra ensuite notre plan de préparation à la direction technique nationale. Il n’y a pas de souci là-dessus.

Vous venez de remporter la Can en tant qu’entraîneur, après avoir gagné les trois premiers comme joueur…

Il m’arrive très rarement de pleurer dans un match de football. Mais à la précédente finale, j’étais très ému avant le coup de sifflet final. Il y avait une grande pression, il faut l’avouer. Il ne fallait pas que le niveau baisse car le Sénégal a toujours ramené des trophées. C’est l’occasion de remercier tout le monde. Parce que ce n’est pas le travail de Ngalla Sylla à lui tout seul. Il faut aussi féliciter les joueurs. Ils ont adhéré au projet et ont été exceptionnels et très disciplinés.

OUMAR DEMBELE (STAGIAIRE)

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