Publié le 19 Dec 2014 - 23:47
BILAN DU SOMMET DE LA FRANCOPHONIE

‘’La diplomatie sénégalaise a gagné du galon’’, selon Cheikh Tidiane Gadio

 

Le Sénégal peut se réjouir d’avoir abrité le sommet de la Francophonie qui a connu un grand succès. Cette remarque a été réitérée, hier, lors de la 8ème édition des matinales géopolitiques du Centre d’études diplomatiques et stratégiques (Ceds) de Dakar. Une rencontre qui a aussi  permis de relever quelques impairs durant le sommet.

 

Si Dakar a connu du succès, lors du sommet qui s’est tenu du 29 au 30 avril dernier, l’ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, M Cheikh Tidiane Gadio, estime qu’il faut maintenant voir ‘’comment matérialiser la suite avec d’excellents résultats‘’.

Il a également félicité la diplomatie sénégalaise qui a gagné du galon avec ce sommet. Il en veut pour preuve l’influence positive exercée au sein des délégations africaines réticentes quant à la nomination de Michaelle Jean comme secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie. Mais ajoutera-t-il : ‘’J’étais par la suite offusqué par le débat qui a entouré cette élection. Il ne fallait pas remettre en cause l’Africanité de cette dame qui n’a jamais coupé ses attaches. Elle est une citoyenne de la diaspora africaine, considérée comme la sixième région du monde. Le débat sur sa légitimité n’avait pas sa raison d’être.’’

Pour lui, le continent noir doit mener son combat sous un autre angle. En d’autres termes, il doit revoir sa copie s’il veut prendre sa place dans la gouvernance mondiale et la responsabilité ne doit pas être imputée à Michaelle Jean.

Pour  Cheikh Tidiane Gadio, par ailleurs  président de l’Institut panafricain des stratégies (Ips), les pays africains membres de l’espace francophone ne doivent pas se focaliser sur la dimension genre pour encourager certains comportements. ‘’Abdou Diouf, eu égard à son titre d’ancien chef d’Etat, a bénéficié de soutien ; il ne faut pas qu’on baisse le standard parce qu’elle est femme, nous devons lui apporter le soutien nécessaire. Elle a besoin du soutien de tous les Africains pour mener à  bien sa mission’’, ajoutera-t-il.

Par ailleurs, les images fortes projetées par Macky Sall et Abdou Diouf sont pleines d’enseignements pour leurs pairs. ‘’Cela prouve que des dirigeants, même s’ils ne sont pas du même bord politique, peuvent se succéder au pouvoir et rester en de bons termes. Même si parfois c’est pénible. Devinez ce que je veux dire.‘’

Par ailleurs, si des lauriers ont été tressés au comité d’organisation, allant de la délégation générale de la francophonie au comité scientifique, tout n’aura pas été parfait. Comme bémol, Cheikh Tidiane Gadio déplore l’absence, au sommet de Dakar, de la seule chef d’Etat francophone africaine, la présidente de la Centrafrique, qui ne devait pas être isolée à ses yeux.

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, il est tout aussi important de  favoriser la liberté de circulation dans l’espace francophone. Ce n’est pas normal que le visa devienne un cauchemar dans l’espace francophone. Cela pose problème.

Pour sa part, le président du comité scientifique, M El Hadj Kassé, s’est réjoui de la construction du CICAD. Et à ce propos, il dira : ‘’La construction de ce centre de référence, à l’initiative du chef de l’Etat Macky Sall, qui a été la cheville ouvrière depuis le début,  était considérée comme un pari irréaliste et irraisonnable. On a pu livrer un joyau qui facilite l’accès et la mobilité des personnalités attendues à ce sommet.  

Le sommet a été un tournant tant du point de vue de l’organisation que de la préparation intellectuelle et scientifique que des résultats. Nous sommes en mesure de dire que les performances au plan logistique et organisationnel motivent notre fierté’’.

Le cadre d’échanges initié par le Cedes aura permis de passer en revue des retombées engrangées par le Sénégal qui s’attelle à assurer la Présidence. Et au-delà du rayonnement de la langue française, il s’agira pour la ministre Penda Mbow d’amorcer une rupture qui intègre la prise en compte des préoccupations des jeunes et des femmes. Mais faudrait-il pour cela miser sur ‘’une économie centrée sur l’homme et son épanouissement. Il faut développer une vision économique et  mettre en œuvre des stratégies pour faire des femmes de véritables actrices du développement’’.

Matel BOCOUM

 

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