Publié le 4 Sep 2015 - 13:50
BLESSURES INVOLONTAIRES NON ASSISTANCE A UNE PERSONNE EN DANGER

Le chauffeur de bus prend 45 jours de prison 

 

Un chauffeur de bus Tata de la ligne 44 a été condamné hier, à 45 jours ferme pour avoir coincé et blessé au pied, une passagère qui montait à bord du véhicule.

 

Après le scandale du taximan qui a emprunté une des passerelles de l’autoroute, et l’affaire d’un autre taximan qui a été lynché à l’hôtel Radisson, pour avoir circulé sur les marches dudit hôtel, un autre chauffeur des transports publics a été attrait hier à la barre. Contrairement à ses collègues qui ont causé des dommages sur des infrastructures, Abdoulaye Ndiaye a blessé une jeune fille. Le tribunal des flagrants délits de Dakar a reconnu le chauffeur de bus Tata coupable de coups et blessures et non-assistance à personne en danger. Il a été condamné à 45 jours ferme assortie d’une suspension de son permis de conduire pour une durée de trois mois. Le chauffeur doit également allouer la somme de 500.000 F CFA à la partie civile qui réclamait 2 millions de F CFA.

Ndèye Awa Sidibé revenait de son lieu de travail quand elle a été blessée par le prévenu. Elle montait dans le véhicule et le chauffeur l’a coincée au tibia en refermant la portière arrière. ‘’Je venais de poser mon second pied dans le bus, lorsqu’il a accéléré et fermé la portière. Car, il faisait la course avec un autre Tata qui le suivait’’, a raconté la jeune dame. Pire, malgré ses cris de détresse et ceux des autres passagers, le chauffeur ne s’est arrêté qu’au prochain arrêt bus. Entre-temps, la victime a commencé à saigner et s’est retrouvée avec une infection qui lui a occasionné une incapacité temporaire de travail de 10 jours, puis de 20 jours. Ce qui l’a le plus outrée, c’est le refus du chauffeur de participer à son évacuation à l’hôpital.

Selon ses explications, en voyant sa blessure, le contrôleur a demandé au prévenu 5.00 F CFA pour le prix du taxi devant la convoyer. Mais, il a catégoriquement refusé de sortir un centime. Ainsi, le représentant du parquet n’a pas manqué de fustiger son attitude : ‘’comment un homme peut-il refuser d’assister son semblable, d’autant plus qu’il est à l’origine de son mal’’. ‘’Je n’avais pas d’argent en ce moment’’, a tenté de justifier le prévenu. Aussi, a-t-il affirmé s’être arrêté, dès qu’il a entendu les cris de la victime et des autres passagers. Pour le sensibiliser par rapport à la gravité des faits, le président a brandi la photo de la blessure de la partie civile, ainsi que les radiographies et autres documents délivrés par le médecin.

C’est pourquoi, le substitut du Procureur a demandé au tribunal de sévir, car ‘’ces pratiques récurrentes des chauffeurs doivent prendre fin’’. Ainsi, il a requis trois mois ferme et la suspension du permis de conduire, pour une durée de trois mois. Persuadé que la blessure ne peut découler d’une porte qui se ferme, Me Ibrahima Mbengue a demandé le renvoi du procès, pour la reconstitution des faits. Une demande tout de suite rejetée par le tribunal qui a condamné son client. Une punition qui sans doute poussera les conducteurs à changer leur comportement…

AMINATA FAYE (Stagiaire)

 

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