Publié le 8 May 2012 - 14:25
BOCANDÉ JULES - DÉCÉDÉ

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MOUSSA NDAO ANCIEN PARTENAIRE

''Toujours au premier rang au service de son pays''

 

''C'est une triste nouvelle pour le Sénégal. Le décès de ''Jules'' comme on n'aimait l'appeler est une grosse perte pour le pays car il a tant apporté au Sénégal et porter haut ses couleurs. C'était une référence pour beaucoup de jeunes. Il fut notre ami, frère et entraîneur. Je me rappelle l'homme qui est un grand patriote. Un homme engagé pour son pays. Il jouait le samedi en France et le soir même il prenait l'avion pour Dakar où nous étions en regroupement pour jour le match du lendemain avec nous. C'est le meilleur souvenir que j'ai de lui. Il était toujours au premier rang au service de son pays''.

 

 

BACARY SARR, ANCIEN ARBITRE QU'IL AVAIT FRAPPÉ

''On vient de perdre un grand sportif''

 

''Allahou Akbar (Dieu est Grand'') je viens d'apprendre sa mort par vous-même. Je cherche mes mots. Certes il y a eu incident entre nous deux dans le passé, mais l'homme est devenu charmant dans les années suivantes. On s'est rencontrés en France et il m'a invité chez lui et par contrainte de temps je n'ai pas pu aller lui rendre visite. C'est un homme qui n'aimait pas perdre, un vrai gagneur. On vient de perdre un grand sportif''.

 

 

AMADOU DIOP ''BOY BANDIT'' SON CAPITAINE EN 1986

''Il était d'une rage de vaincre incommensurable...''

 

''C'était un homme d'une générosité rare. Il était sincère, véridique, chambreur mais aussi qui aimait se faire respecter. Il était d'une rage de vaincre incommensurable, une personne très courageuse dans tout ce qu'il entreprenait : un vrai lion. On est ensemble depuis notre enfance et le meilleur souvenir que j'ai de lui c'est en 1985 lors du match Sénégal-Zimbabwe quand il nous a qualifiés en inscrivant un triplé''.

 

 

CHEIKH SECK, ANCIEN PARTENAIRE

''Je ne pouvais y croire''

 

''C'était un homme bien. Si notre génération a connu le football, c'est grâce à lui. Je suis ému, c'est quelqu'un qui doit rester éternel pour tout ce qu'il a fait. Je ne pouvais y croire quand j'ai lu la nouvelle une première fois sur le net, parce qu'il y a de cela des mois, la rumeur selon laquelle il était mort circulait, je me disais donc que cela ne pouvait être que de fausses rumeurs. Il a fallu que deux de mes amis m'appellent pour que je réalise qu'il était vraiment parti cette fois, et pour de bon''.

 

 

AMARA TRAORÉ, ANCIEN PARTENAIRE

''Il était mon idole dans le football''

 

 

''C'est une grande perte pour moi. Au début quand j'ai entendu la nouvelle par un coup de fil, je ne pouvais y croire. Jules François était un homme plein d'humour, en dehors de ses qualités de footballeur et d'encadreur. J'ai partagé avec lui l'encadrement de l'équipe nationale et je peux dire que c'était un homme exceptionnel. Il était mon idole dans le football, je me souviens, que quand je débarquais en France, j'ai marqué trois buts lors de mon premier match avec Bastia, et alors, Francefootball avait titré ''Jules François, le grand frère'', je ne l'oublierai jamais. Avant d'aller à la Can 2012, je suis allé chez lui et avec sa famille, nous avons beaucoup discuté, c'est la dernière fois qu'on se voyait.

 

 

BRUNO METSU, ANCIEN SÉLECTIONNEUR DE L'ÉQUIPE NATIONALE (2001-2002)

''Je ne peux pas imaginer que je ne reverrai plus Jules''

 

 

C'était un ami et on avait des liens qui allaient au-delà du travail. Il avait un cœur en or, était gentil, serviable. C'est un grand malheur, et je suis abattu. C'est son fils Dany Bocandé qui m'a appelé pour m'apprendre la nouvelle. Je ne peux pas imaginer que je ne reverrai plus Jules, c'est inconcevable. C'est une grande perte pour le football africain en général et le football sénégalais en particulier.

 

 

CLAUDE LEROY, ANCIEN SÉLECTIONNEUR DES LIONS (1989-1992)

''Un guerrier exceptionnel''

 

''C'est lourd, c'est dur... On avait tous les deux une relation particulière. Il avait demandé au journaliste écrivant sa biographie que je rédige la préface. J'ai des souvenirs extraordinaires de toute l'époque où il a été mon capitaine. Il a été un guerrier exceptionnel lors des CAN 1990 en Algérie et 1992 au Sénégal''.

 

 

ABDOULATIF DIOP, JOURNALISTE ET AUTEUR D'UN LIVRE SUR JULES BOCANDÉ

''Un patriote qui s'est sacrifié pour le Sénégal''

 

 

''Quand j'ai appris cette triste nouvelle, j'ai été choqué. D'ailleurs, je l'ai entendu il y a moins d'une semaine, le mardi passé exactement lors de la fête du 1er mai. Il m'avait dit qu'il allait subir une intervention chirurgicale au genou gauche le 3 mai dernier, après celle du droit qui s'était bien passée. Il m'a dit : ''Latif, tu sais que les gens m'avaient tué au Sénégal ?'' Je lui ai dit : Non, grand, tu ne vas pas mourir de si tôt. Il me redit : ''Les gens sont méchants ! Pourquoi ils m'annoncent mort ?'' Je lui ai répondu que ce n'était que des rumeurs. Tous les quinze jours, je l'appelais au téléphone, il était bien. En tout cas rien n'indiquait qu'il souffrait de quelque chose, il était bien portant. Jules Bocandé est un patriote (il se répète), il s'est sacrifié pour le football sénégalais, il a perdu beaucoup d'argent pour le football sénégalais. C'est un homme qui, peut-être pour son écart de langage, était controversé dans le milieu sportif''.

 

 

PAPE DIOUF, ANCIEN PRÉSIDENT DE L'OM ET JOURNALISTE SPORTIF

''Il fut incontestablement la première vraie star...''

 

 

''Une profonde tristesse m'a submergé. Je ne sais pas si Jules a été le plus grand talent de l'histoire du football sénégalais, mais il en fut incontestablement la première vraie star dans le sens moderne du terme. Au-delà de cet aspect pittoresque, et bien plus profondément, il aimait son pays et n'a jamais rechigné à répondre aux convocations de l'équipe nationale dont il a été longtemps le leader charismatique. Sa personnalité ne pouvait pas échapper à une certaine forme de controverse mais tout ceux qui l'ont connu et approché ont mesuré la générosité et l'amour de son prochain qui le caractérise. Pour ma part, je regrette qu'il n'ait pas été mieux et plus soutenu ces dernières années au vu des difficultés qu'il a traversées. Nos anciennes gloires méritent un peu plus de reconnaissance et de considération''.

 

Propos recueillis par

MAMADOU LAMINE SANÉ &

KHADY FAYE

 

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