Publié le 17 Apr 2014 - 13:23
BOUTIQUE D'APPUI DANS LES STATIONS-SERVICES

Un complément mi-angélique mi-diabolique

 

Voir une station-service dans laquelle il n’y a pas de boutique relève presque du domaine de l'impossible. Au-delà des recettes qu’elles apportent, les boutiques, shops ou Eden's semblent être efficaces pour attirer la clientèle. Il existe cependant une autre face moins luisante de ces espaces : la vente d’alcool et ses conséquences sur la route.

 

Le sous-secteur des hydrocarbures, notamment la distribution à travers des réseaux de stations services, n’est pas qu’une question de produits pétroliers. A côté de l’essence, du super et du diesel, les services qui constituent une part importante des enjeux. Ils permettent de séduire la clientèle et éventuellement de la fidéliser.

''Le client aime faire tout sur place. C’est plus économique et il a un gain de temps et d’énergie'', explique le secrétaire général des gérants de station, Ibrahima Fall. Cela, apparemment, toutes les compagnies de distribution l’ont compris. Elles sont rares à ne pas mettre une boutique pour accompagner la piste (espace d’implantation des pompes). Il y a aussi d’autres services comme le lavage ou l’entretien des véhicules.

Dans les boutiques, divers produits de consommation ou d’entretien de maison sont proposés. Et les concurrents rivalisent d’ingéniosité. Total à ses 'Boutiques', Elton son 'Eden’s,' Shell ses 'Shop'. Les produits proposés aux clients rapportent, surtout si la station-service  est située dans un endroit stratégique. Les chiffres d’affaires peuvent aller jusqu’à 600 000 F CFA par jour. Mais, c’est surtout l’impact qu’ils ont sur la vente des hydrocarbures qui importe.

Banque et pharmacie dans la station

 En outre, jour après jour, les boutiques offrent de services qui à eux seuls constituent des activités économiques dans d’autres secteurs. C’est le cas par exemple du transfert d’argent. De plus en plus, il est possible pour les clients, en plus de trouver un espace de détente, d’envoyer ou de recevoir de l’argent. Une compagnie qui a des stations à Hann Bargny et au centre ville veut même aller plus loin. Elle est en train d’installer carrément une banque dans une des boutiques et une pharmacie dans une autre.

Toutefois, cette vision angélique de la boutique n’est pas partagée par tous les acteurs. Le patron de Star Oil en est un. Birahim Diop affirme n’avoir pas de boutique dans ses stations pour des raisons de ''responsabilité civiles et morales à endosser et à assumer''.

En fait, si l’on en croit M. Diop, les boutiques de stations ne sont pas rentables sans la vente d’alcool. Or, ce produit est la cause de plusieurs accidents de la route, surtout lors des soirées festives qui se soldent par la mort de jeunes ivres.

''Si vous avez l’habitude de sortir la nuit, vous verrez que ces boutiques sont les points d’approvisionnement préférés des jeunes. Il nous est donné durant notre expérience de voir un chauffeur de minicar    faire son plein pour ensuite se payer une  bouteille de whisky''. Assez pour qu’il milite pour l’interdiction de la vente d’alcool sur ces lieux.  

 

 

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