Gabou, un village de ladite commune, dans le département de Bakel, est endeuillé par un braquage à main armée qui a occasionné la mort de Serigne Diaw, propriétaire et gérant d’une agence multiservice.

Serigne Diaw, époux de deux femmes et père de sept enfants, s’est rendu, comme à l'accoutumée, ce jeudi, dans l’agence multiservice qu’il gère. Aux environs de 19 h 45 mn, une bande de malfrats a fait irruption sur les lieux. Ils étaient, selon nos informations, au nombre de cinq personnes. Ils lui ont intimé l’ordre de leur donner l'argent de sa caisse. Mais Serigne, loin d'obtempérer, est parvenu à se frayer un chemin pour s’enfuir. Il a reçu un coup de bâton, au moment de sa fuite, mais a réussi à se mettre à l'abri des assaillants.

Toutefois, il s'est souvenu qu'il avait laissé son fils âgé de 20 ans dans la boutique qui jouxte son agence. Il a décidé de retourner sur les lieux pour sauver son fils qui s'était déjà enfui, lorsqu’il avait vu son père recevoir un coup de bâton. Malheureusement, sur le chemin du retour, il est tombé nez-à-nez avec la bande. L’un des bandits, croyant peut-être qu'il était parti se munir d’une arme, a ouvert le feu sur lui. La balle l'a atteint en pleine poitrine. Il s'est affalé devant la porte de son agence. Les braqueurs, pour couvrir leur fuite, ont tiré trois à quatre coups de feu en l’air pour dissuader les populations de sortir. Ils ont pris la direction des villages de Guéthié et Golmy.

Les riverains ont trouvé Serigne Diaw gisant dans une mare de sang. Le maire de la commune, Hamady Bocar Sy, s'est précipité sur les lieux du drame où il a trouvé une foule désemparée et inconsolable. C’est lui qui a appelé la brigade de gendarmerie de Bakel. Les éléments de cette compagnie ont mis une heure avant d'arriver sur le lieu du drame, car Bakel est distant de 25 km de Gabou.

Après constatation, l'ambulance du district de Gabou a acheminé le corps de la victime à Bakel, laissant une population inquiète. Le fils du défunt, témoin oculaire du drame, a aussi été conduit à Bakel pour les besoins de l'enquête. Les douilles de trois calibres différents ont été constatées sur les lieux.

L'édile de la commune s’émeut de ces braquages fréquents dans cette localité frontalière avec le Mali et la Mauritanie. Douze kilomètres séparent le village de ces deux pays voisins. Cette attaque perpétrée en plein cœur du village inquiète.

En effet, en deux ans, quatre braquages ont été enregistrés dans cette localité. Ce qui amène le maire a lancé un appel à l'endroit des autorités pour ériger un poste de sécurité. A défaut, il demande des patrouilles inopinées et fréquentes pour dissuader les potentiels malfaiteurs. Sinon, que la brigade de gendarmerie qui dispose d’un important effectif, leur affecte des équipes qui vont se relayer, dans la localité, par semaine.

Ainsi, les habitants de Gabou, village qui abrite un grand marché hebdomadaire où les populations de trois pays se retrouvent, dorment d'un seul œil.

Le défunt a vécu 25 ans en bonne harmonie avec ses voisins. Il était très sociable et aimé de tous. La famille ainsi que les populations espèrent que les coupables seront arrêtés et traduits en justice.

Boubacar Agna Camara