Publié le 30 Nov 2017 - 09:16
BUDGET MODIQUE, LENTEURS DANS LES DECAISSEMENTS…

L’APS se meurt

 

Que se passe-t-il à l’Agence de presse sénégalaise (APS) ? La maison dirigée par Thierno Birahim Fall serait en proie à des difficultés financières qui déteignent sur le travail des agents. Il nous revient de sources anonymes sur la Corniche Ouest que lors de la journée d’avant-hier mardi, ‘‘les reportages sur Dakar n’ont pu être couverts puisqu’il n’y avait pas de carburant pour les voitures qui doivent assurer le ramassage des journalistes’’.  Les  seuls papiers de ces grossistes de l’information ont donc été le fait des correspondants dans les régions dont le déplacement est le plus souvent à la charge des organisateurs ou d’autorités, nous souffle-t-on. 

Interpellé par téléphone, le directeur de l’Agence confirme qu’il y a bien problème et avoue même que les difficultés entrent dans un cadre plus général que les désagréments d’avant-hier. ‘‘C’est le syndrome du dernier trimestre. A chaque mois d’octobre, avec le budget primitif, nous sommes confrontés à ce genre de problèmes. Pour le carburant, c’est quelque chose de récurrent. Pourtant, ça ne nous coûte que 2 millions 400 par mois. Pour une structure comme l’APS, c’est modique par rapport aux déplacements’’, a-t-il déclaré en chargeant la banque qui gère les fonds de sa structure. ‘‘Tout est parti d’un chèque que la CBAO a tardé à créditer puisqu’il a mis 72 heures à être positionné. Je vais trouver une solution, je vais changer de banque. On ne peut pas y mettre 542 millions par an et avoir des problèmes à chaque fois qu’on a besoin d’argent’’, a-t-il déploré. Le chef de l’APS dit s’être démultiplié depuis son arrivée pour parer au plus pressé.

‘‘Tout est problématique ici. Mais je me suis dit qu’il fallait régler au moins le problème des salaires. Nos ressources sont insuffisantes. Il faut que les autorités viennent en appoint’’, lance-t-il, affirmant mobiliser des ressources extrabudgétaires pour faire tenir l’Agence. Thierno B. Fall dénonce également les lenteurs dans les procédures du Trésor public qui font que l’argent est disponible mais difficile à encaisser. L’universitaire qui dit avoir porté les recettes commerciales de 3 à 120 millions par an depuis son arrivée regrette que, malgré la position crédible de l’Agence de presse sénégalaise, première sur 32 francophones, son sort ne motive pas plus les décideurs. ‘‘Depuis 19 ans, le budget n’a pas évolué. J’ai toutefois reçu des assurances du ministre du Budget. On a hérité d’un lourd endettement et sommes en phase de redressement’’, a-t-il déploré.

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