Publié le 15 Apr 2014 - 22:38
BUISNESS MALIEN AU SENEGAL

Cuub , ganila, jezner et le karité  ont le vent en poupe 

 

La vente de tissus haut de gamme et de beurre de karité provenant du Mali, aux abords de la Gare ferroviaire de Dakar, fait recette. Suffisant pour que nombre de ressortissants maliens investissent ce créneau. Histoire de bien gagner leur vie. Mais ils doivent chercher un autre lieu de travail, car la mairie de Dakar menace de les déguerpir.

 

Au Sénégal, chaque communauté étrangère a des activités qui lui sont parfois spécifiques. C’est le cas des Maliens qui ont fait de la vente des produits et articles provenant de leur pays leur chasse gardée. A l’approche des allées qui mènent vers la statue Demba et Dupont, on découvre une forte communauté malienne en pleine activité dans le petit commerce.

Dans les boutiques et les étals, on peut constater la vente de certains articles très prisés et utilisés par les Sénégalais. Il y a entre autres le karité, les variétés de tissus appelés ''cuub'', ''ganila'', ''jezner'', le savon fartisanal, le ''kinkéliba'' et d’autres plantes médicinales pour guérir maux de ventre et autres maladies.

''Aujourd’hui, je veux que vous baissiez vos prix sur les tissus, étant donné que je suis une fidèle cliente'', s’exclame une dame, la cinquantaine, installée dans une boutique en train de marchander les prix des tissus. Maguette Niang est une Sénégalaise vendeuse de tissus au marché Sandaga. Elle vient acheter chez les commerçants maliens pour aller les écouler. ''J’achète les tissus venus du Mali pour ensuite les revendre. Les meilleurs étoffes comme le ganila et le cuub sont vendues par ces derniers'', témoigne-t-elle, non sans apporter un bémol : ''le seul problème est que leurs articles sont très chers. C’est compréhensible tout de même parce que tout simplement c’est de la qualité''. 

En plein air, de nombreux étals sont alignés, tenus par des femmes commerçantes maliennes et sénégalaises qui vendent les mêmes articles. Une concurrence qu’aucune d’elles ne trouve dérangeante. ''Nous vendons presque les mêmes articles que nos voisines sénégalaises. Celles-ci sont clientes à nos parents qui nous apportent les produits'', explique Awa Diakité, une dame vivant au Sénégal depuis trois (3) ans.

A l'instar de ses autres compatriotes, elle se dit inquiète de la mesure de déguerpissement qui pèse sur leur têtes. ''Avant de nous   déguerpir, la mairie doit nous trouver un endroit pour nous recaser.  Je pense que notre Président doit parler à son homologue sénégalais pour trouver une solution à ce problème'', plaide-t-elle. 

Par ailleurs, les ressortissants maliens rencontrés prés de la gare ferroviaire de Dakar sont unanimes, au moment de  décrier le niveau de la vie à Dakar qu’ils trouvent très élevée. ''Ici à Dakar, la vie est très chère. On arrive difficilement à subvenir à tous nos besoins'', regrettent-t-ils. ils saluent cependant la baisse du loyer décidée par le régime en place. ''Nous sommes très contents de cette baisse du loyer. Car, les années précédentes, on avait du mal à nous en sortir. Mais aujourd’hui, la baisse nous aide beaucoup. Elle  nous permet de faire certaines  économies'', se réjouit-elle.

Lansana Konaté, vendeur de tissus ''cuub'' et ''ganila'', abonde dans le même sens que sa collègue. Vêtu d’un maillot de l’équipe nationale du Mali, le jeune Bambara trouve que leurs problèmes sont moindres depuis que le loyer a été revu en baisse. ''Avec ce commerce, nous pouvons rester quatre jours sans vendre mais cela n’a pas trop d’effet maintenant car malgré tout, nos charges ont beaucoup diminué'', soutient Lansana avec joie.

 Samba DIAMANKA

 
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