Publié le 24 Feb 2013 - 06:47
BURKINA FASO - 23e ÉDITION DU FESPACO

Ouaga, entre psychose terroriste et préparatifs

 

Les Burkinabè sont déjà dans le rythme du Festival panafricain de l’audiovisuel et du cinéma africain dont l’ouverture officielle est prévue ce jour, avec en toile de fond les menaces terroristes nées du conflit nord-malien.

 

 

 

Hier, à 24h de la 23e édition du Festival panafricain et de l’audiovisuel du cinéma de Ouagadougou (FESPACO), on était encore dans les préparatifs. Au siège de la Délégation générale de cette grande manifestation du cinéma africain, les organisateurs semblaient débordés, quasiment assiégés par les retardataires désireux d'obtenir leurs accréditations. Heureusement, le système de délivrance du sésame établi est efficace et rapide. Malgré la surcharge de travail, les préposés à la confection des badges gardent le sourire et restent aimables. Les nombreuses entrées et sorties n’altèrent en rien le rythme du travail. Cinéastes, exploitants de salles, acteurs et autres s'y rendent pour les derniers réglages.

 

Par ailleurs, la ville s’est mise aux couleurs du festival avec le rouge et le doré sur fond noir. L’avenue Kadjogo où se trouve le siège de la Délégation générale est illuminée aux mêmes couleurs. Ce, jusqu’au stade du 4 août, date de la cérémonie d’ouverture du 13e Fespaco. En plus de ces décorations, l'on remarque un dispositif sécuritaire assez impressionnant. Plus d’une dizaine de policiers sont présents au niveau du siège de la Délégation générale.

 

La menace terroriste est passée par là, avec la présence annoncée des jihadistes au nord Mali, pas très loin du territoire burkinabè. A cela s’ajoute une forte présence de Français, qui seraient des cibles pour ces mêmes jihadistes. «On a renforcé la sécurité, car les terroristes menacent de sévir là où il y a beaucoup de ressortissants français », rapporte un membre de l’organisation qui a requis l’anonymat. Un témoignage que réconforte Saint-Pierre Yaméogo, un réalisateur burkinabé connu et reconnu, selon qui la menace n’est pas à prendre à la légère.

 

 

Au Fespaco, on ne badine pas sur la question, d'autant plus que des Burkinabè préfèrent ne pas faire le déplacement à cause des risques d'attentat ; comme ce chauffeur de taxi dénommé Issa Saoudégo. «Vous êtes là pour le Fespaco ? », demande-t-il à l'envoyée spéciale du journal EnQuête. Vous êtes bien courageuse, malgré cette menace jihadiste ! Moi je ne compte pas mettre les pieds au stade.» Un petit tour dans Ouaga renseigne sur la psychose terroriste. « On ne souhaite pas qu’ils viennent. On ira à l’ouverture», promet Bandé, un peul, au nom du groupe qui l'entoure.

 

A la cérémonie d'ouverture de ce samedi au Stade du 4 août, est prévu un grand spectacle avec la participation du Magic System, Flavour et d’artistes locaux. Au paravant, le public aura droit à une mise en scène orchestrée par Seydou Boro. Interrogé par EnQuête, ce dernier indique que ledit spectacle va durer 30 minutes et mobilisera 700 artistes Burkinabè. «J’ai travaillé pendant un an sur ce spectacle. Je suis en mesure ,aujourd’hui, de vous dire qu’il est fin prêt et qu’il sera un régal demain», a-t-il assuré.

 

 

 

 

BIGUE BOB (Envoyée spéciale à Ouagadougou)

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