Publié le 20 Apr 2014 - 03:46
CÉLÉBRATION DU CENTENAIRE DE CAMBÉRÈNE

A l 'origine était  ''Keur Médine'' 

 

La cité religieuse de Cambérène, qui est par ailleurs la capitale de la communauté layène, souffle ses 100 bougies dans la nostalgie de ses moments de splendeur. Si son nom est lié à vie à celui de son ''fondateur'' Seydina Issa Rohou Laye, fils et premier khalife du Mahdi, Seydina Limamou Laye, qui lui a insufflé vie et dynamisme, Cambérène réclame une attention des autorités politiques.

 

Un village, une cité religieuse ? Érigé en commune d'arrondissement depuis 1996, Cambérène, qui célèbre ses 100 ans d'existence, compte aujourd'hui un passé chargé d'histoires. Ce quartier mythique qui s'appelait, à l'origine, ''Keur Médinatou mounawara'' ou ''Keur Médine'', en référence, à la ville arabe de Médine, continue à se remémorer et à célébrer ses ''concepteurs'''. 
 
Il est né de l'esprit du fondateur de la confrérie layène, Seydina Limamoul Mahdi. C'était en 1886. Le saint homme, présenté comme un illettré, qui avait proclamé à l'âge de 40 ans son ''titre'' de "Mahdi'', l'envoyé de Dieu, venait d'être élargi de Gorée. Il revenait d'un bref séjour à Dakar, plus précisément à la Médina, ''suite à des persécutions du colon.''
 
Il installe ''Kem Médine'' à ''Ndingala'' qui garde encore l'un des puits sacrés des Layènes. Pendant presque 30 ans, cette ''cité bénie'' lui offre l'opportunité de loger ses fidèles qui venaient de différents coins du pays tels le Walo, Gandiol, Cayor, Baol. 
 
A l'époque, ''Yoff'' , sa contrée natale, lui contestait son titre de guide spirituel. Seydina Limamou Laye se heurtait à des poches de résistance de la part de ses parents lébous.
 
Il s'y ajoute qu'en 1887, le juge Gilbert Desvallon, qui avait prononcé son acquittement, au Tribunal de Dakar, avait souligné que ''Seydina Limamoulaye comptait peu de partisans à Yoff même et qu'il suffira d'intimer l'ordre au chef du village de Yoff d'en interdire le séjour aux étrangers pour que la puissance de Limamou soit à jamais annihilée.''
 
Il a dû s'exiler avec ses premiers fidèles à ''Keur Médine'', une brousse environnante, qui est passé par déformation à Cambérène qui signifierait ''trou''.
 
Mais les choses vont prendre une autre tournure, en 1914, c'est à dire 5 ans après la disparition du Mahdi Seydina Limamoulaye. Son premier khalife, Seydina Issa Laye,  prit le soin de déplacer le village. Une épidémie meurtrière de peste venait de faire des ravages au Sénégal, pour plus de précautions, il fait déménager les fidèles vers Cambérène sur mer.
 
Sur les écrits des exégètes layènes, il est mentionné que ''l'histoire retient que c'est en 1914 que 'Keur Medine' fut réinstallé par le vicaire du Mahdi, comme pour confirmer sans besoin de convaincre du reste les écritures saintes qui mentionnèrent l'érection du Royaume de Dieu en l'année 1914 par le fils de Marie.'' 
 
Toujours est il que l'appel de Seydina Limamou Laye Al Mahdi qui est célébré au mois de mai est toujours lancé dans cette cité mythique. ''Ce n'est pas le fruit du hasard'' confie Mandione Kane, membre du comité de pilotage du centenaire de Cambérène.
 

Matel BOCOUM

 

 

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