Publié le 8 Jan 2019 - 15:12
CAF AWARDS - AFFAIRE DES 500 MILLIONS DE L’ETAT

Augustin Senghor invite à retenir l’essentiel

 

Le président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor, a invité, hier, à ne pas s’attarder sur des débats qui risquent de créer la confusion dans l’esprit des populations et ne retenir que les opportunités qu’offre la réception d’un événement comme les Caf Awards.

 

Les 500 millions que l’Etat aurait donnés à la Caf pour l’organisation des Caf Awards, continuent de nourrir le débat. La question a encore une fois été posée, hier, à la conférence de presse des dirigeants du football africain, lors de la visite sur l’île de Gorée. Selon le président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), il faut retenir l’essentiel plutôt que de s’attarder sur des sujets qui peuvent ‘’brouiller l’esprit’’ des Sénégalais et des Africains.

‘’Il faut qu’on apprenne à valoriser ce qu’il y a à être valorisé et non pas à pointer du doigt ce qui peut fâcher’’, a interpelé Augustin Senghor. A l’en croire, le montant qui est donné par le Sénégal est ‘’loin du compte’’ par rapport au budget total nécessaire pour l’organisation de cet événement. ‘’J’en suis témoin, je sais ce que la Caf met dedans’’, a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, il a soutenu que si le président de la République a fait ce geste, c’est parce qu’il a ‘’compris que le football africain a besoin des Etats pour atteindre une certaine dimension’’. Le maire de Gorée est convaincu que le plus important n’est pas de s’attarder sur des montants insignifiants par rapport à la ‘’valeur’’ de cette manifestation et les ‘’opportunités’’ qu’elle peut apporter pour notre pays. ‘’Nous sommes un continent de sport, de football. Nous sommes fiers d’accueillir nos hôtes de marque. L’événement dépasse le cadre financier’’, a clamé Augustin Senghor.

C’est dans le même sens que le 2e vice-président de la Caf, Constant Omari, souligne que cette manifestation est une ‘’fête’’ du football africain. Et que, ‘’pour nous la Caf, le fait d’accepter de nous recevoir et de nous témoigner votre hospitalité représente beaucoup’’. Il a aussi précisé que l’organisation des Awards ne fait pas les finances de la Caf. ‘’C’est un événement historique, car nous fêtons nos légendes, par la même occasion, la quintessence de la jeunesse du football africain’’.

La Caf à la source de l’histoire africaine

Les Caf Awards 2018 constituent la première édition dont l’organisation est confiée à un Etat. Cette mesure entre dans le cadre des innovations entreprises par la nouvelle équipe dirigeante du football africain. C’est également dans cet élan que s’inscrit la visite à l’île de Gorée, notamment à la Maison des esclaves et au lycée d’excellence des jeunes filles Mariama Ba. C’est une façon de revenir aux sources africaines, comme l’a expliqué M. Omari. ‘’La Caf est né, il y a 60 ans. Elle ne peut pas exister sans l’histoire de l’Afrique’’. Pour le 2e vice-président de la Caf, ce pèlerinage sur ‘’l’Ile-mémoire’’ permet de prendre conscience que ‘’l’Afrique est partie de loin, mais qu’il y a encore beaucoup à faire’’.

Pour sa part, Antony Bafoe rappelle sa première venue dans les années 1990. ‘’J’ai vu le vieux Joseph Ndiaye qui racontait beaucoup sur l’histoire de l’esclavage. Je suis du Ghana, notamment de Cape Coast. Il y a beaucoup de ressemblances avec Gorée. Je suis content d’être là, encore une fois’’, a confié l’ancien attaquant du Black Star, finaliste malheureux de la Can-1992 à Dakar, face à la Côte d’Ivoire.

LOUIS GEORGES DIATTA

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