Publié le 28 Aug 2015 - 22:55
CAILLASSAGE DU CORTÈGE PRÉSIDENTIEL

Les avocats des quatre étudiants déposent des demandes de LP 

 

Les quatre étudiants arrêtés, suite aux jets de pierres sur le cortège présidentiel, ont été entendus au fond hier.
A l'issue de leur face-à-face avec le juge d’instruction, leurs avocats ont décidé de déposer des demandes de liberté provisoire.

 

Les choses bougent dans l’instruction du dossier des quatre étudiants écroués, suite aux jets de pierres essuyés par le cortège présidentiel, le 31 août dernier au campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. El Hadj Diaw, secrétaire général adjoint du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (MEEL), ainsi que Bara Ndiaye, leader des étudiants du parti Rewmi et leurs camarades étudiants, Abdourahmane Ndiaye et Amy Diouf ont été entendus au fond hier, par le juge d’instruction du sixième cabinet. A en croire nos sources, le quatuor inculpé pour atteinte à la sûreté de l’Etat a réitéré ses dénégations faites à la police. Ils ont tous clamé leur innocence, niant avoir une quel- conque responsabilité dans le caillas- sage du cortège présidentiel. 

Accusé d’avoir tenu une réunion secrète visant à saboter la visite du Chef de l’Etat, El Hadj Diaw a nié sa participation à la supposée réunion. Il a également indiqué que le jour des faits, jusqu’à 19 heures, il était au cabinet de Me Abdou Dialy Kane où il était en stage. Et c’est à la police même qu’il a été mis aux arrêts. Il accompagnait Oumar Sarr et Me El Hadj Amadou Sall, partis s’enquérir de la situation des étudiants interpellés et présentés au début comme étant des membres du MEEL. Le responsable des étu- diants rewmistes interpellés bien après les évènements, Bara Ndiaye, a également réfuté sa participation à une “réunion sécrète”.

La seule fille arrêtée, Amy Diouf, s’est étonnée des accusations por- tées à son encontre, pour la simple raison qu’elle a été arrêtée à 13 heures, avant-même l’arrivée du président de la République. L’étudiante en 2ème année de Droit a déclaré au

juge que son seul tort a été de s’ha- biller en rouge et de détenir une pan- carte, en vue de manifester contre la mort de Bassirou Faye. Mais elle n’a pas eu le temps d’exprimer sa colère, car elle était déjà dans les liens de la prévention à l’arrivée du Chef de l’Etat. Abdourahmane Ndiaye égale- ment, nous dit-on, a nié sa participation aux manifestations.

C’est compte-tenu de leurs dénégations que leurs avocats ont décidé de déposer des demandes de liberté pro- visoire, dès aujourd’hui. Conseil d’El Hadj Diaw, Me Abdou Dialy Kane a confié hier matin qu’il va introduire la demande dans l’après-midi. Il reste persuadé que son client et stagiaire est plus qu’innocent. Me Mouhamadou Moustapha Dieng pense la même chose pour sa cliente Amy Diouf, étudiante en deuxième année de Droit. C’est pourquoi, eux aussi comptent déposer une demande de liberté provisoire, dès aujourd’hui. “Amy Diouf est apolitique et n’est membre d’aucun syndicat. Sa place n’est pas en prison, surtout qu’elle doit faire ses examens”, a soutenu Me Dieng.

FATOU SY

 

Section: