Une deuxième mi-temps aboutie a permis au Sénégal de battre (2-1)  le Ghana à la dernière minute après avoir été trop tôt mené (13^e). Mame Biram Diouf, buteur et passeur a été décisif pour cette première victoire des Lions en CAN depuis 2006.

Quel pied ! C’est pour ça qu’on aime le foot, qu’on le vénère, qu’on se passionne pour ce jeu ! Car il y a des victoires qui vous transportent au-delà de toute considération objective. Qui vous poussent à faire appel aux Men in black pour effacer la mémoire. Oui ! ‘’Bata est oublié’’, ont entonné en cœur les joueurs, par la grâce d’un but de Moussa Sow qui a crucifié les Ghanéens à la dernière minute (90^e+3). Au moment où la pénombre avait fini d’envelopper Mongomo couvrant en même temps tous les espoirs de voir un vainqueur dans cette rencontre, le joueur de Fenerbahçe  (entré à la 74^e minute) a jailli comme un éclair pour embraser le cœur des millions de supporters sénégalais.

C’est une formidable victoire des Lions, un scénario que personne ne pouvait prédire, surtout après avoir encaissé un but sur penalty dès la 13^e minute et avoir joué la première mi-temps presque à l’envers. Le mérite de cette équipe est d’être restée en vie, même en jouant mal, face à une équipe du Ghana favorite qui a raté le coche à la 22^e minute lorsque Atsu manque son face-à-face avec Coundoul.

Une tête de Kara Mbodji sur la transversale (27^e) et une superbe reprise acrobatique de Mame Biram Diouf (33^e) ont été les seules réactions des Lions dans une première mi-temps qu’ils ont joué sans inspiration dans leur 3-4-1-2. On ne pourra pas reprocher à Giresse d’avoir privilégié ce système qui a été gagnant au Caïre (1-0), mais hier face à des Black Stars, qui ne comptaient que sur les éclairs de leurs individualités, défendre à 3 ou à 5 était inapproprié.

Coaching gagnant

Le réaménagement tactique à la mi-temps (sorti de Djilobodji pour Lamine Gassam et retour au 4-2-3-1) a été donc salutaire, permettant à Stéphane Badji de savoir (enfin) qu’il pouvait plus attaquer que défendre, à Dame Ndoye de mieux se positionner à gauche, et au duo Gana-Kouyaté d’équilibrer le milieu.

De fait, l’emprise est totalement sénégalaise, et au vu de la deuxième mi-temps, les regrets auraient été légitimes si le match s’était terminé sur un nul. Car, les hommes d’Avram Grant furent dépassés par la mainmise des Lions. Si Mame Biram Diouf (homme du match) s’y est pris à deux fois pour égaliser, Dame Ndoye aurait pu s’offrir un but (55^e et 69^e), mais ses tirs n’ont fait que flirter avec le poteau gauche de Razak Braimah. Mame Biram, encore lui, a manqué le doublé en ratant inexplicablement sa reprise du pied gauche (65^e), avant que Kouly Diop ne l’imite avec un face-à face manqué (75^e).

La suite, on la connaît. Sow se chargera de concrétiser la domination des hommes de Giresse qui n’ont eu peur que sur une tête de Jordan Ayew, un peu court pour bien la cadrer (87^e).

Ce superbe succès est plus qu’une victoire, et il rappelle celui face à Cameroun en mars 2011 (1-0, but de Demba Ba 93^e). C’est une victoire qui ne qualifie pas l’équipe, mais porte en elle un bel élan et l’espoir d’une résurrection en CAN. Bata est effacé, une nouvelle histoire commence à Mongomo…

Pape Saër Guèye (envoyé spécial)