Publié le 24 Apr 2019 - 17:53
CANCER DU COL DE L’UTERUS

Le khalife des mourides bénit la vaccination

 

Si, ailleurs, certains parents refusent de faire vacciner leurs filles de 9 ans contre le papilloma virus humain, à Touba, tout le monde adhère,  grâce au ‘’ndiguel’’ du khalife général.

 

L’introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus, le 31 octobre 2018, a fait naitre des rumeurs sur les effets secondaires que son usage pourrait apporter. A Touba, les acteurs de la santé ont misé sur la communication - de proximité surtout - pour sensibiliser les populations à faire vacciner leurs enfants. Selon le major Mamadou Fall, Infirmier diplômé d’État en service au centre de Keur Niang, même si la vaccination contre le cancer du col a tardé à démarrer, des efforts ont été faits avec la sensibilisation et la communication pour changer la donne. Ce, surtout, dit-il, avec l'aval du marabout qui a donné un ‘’ndiguel’’. ‘’Je ne pense pas qu’on va enregistrer des résistances par rapport à la vaccination, parce que le marabout a dit oui et s’il dit oui, tout le monde dit oui’’.

Le taux de couverture vaccinale à Keur  Niang est de 90 %.   ‘’Le Programme  élargi  de  vaccination  (Pev)  a fortement réduit le taux de mortalité et de morbidité des enfants. Nous avons mis en place des stratégies dites fixes avec les enfants qui viennent au niveau du centre de vaccination. Pour les stratégies fixes avancées avec des zones de forte densité, l’équipe de vaccination se déplace.  Ce, jusqu’à sept fois par mois,  pour  permettre  aux  enfants  de  se  vacciner  à  temps’’, explique le major.  Il  y a aussi, souligne l’infirmier, la stratégie mobile avec une case de santé qui est à 9 km où l’équipe se rend chaque mois pour faire la vaccination, la planification familiale, entre autres.  ‘’Il y a, enfin, la stratégie fixe où l’on vaccine tous les jours ouvrables au niveau du centre de santé et les après-midis. Soixante enfants sont reçus en moyenne par jour dans ce centre, avec 4 à 5 flacons qui sont ouverts par jour. Mais, également, il y a beaucoup d’accouchements au niveau du centre qui est le plus fonctionnel de la région’’, souligne M. Fall. 

Par ailleurs, pour le superviseur Pev de Touba, Mamadou Sène, les populations ont adopté le Programme élargi de vaccination dans cette ville religieuse, à travers des séances d’accélération financées par l'Unicef et le Gavi et des campagnes fixes au niveau des postes de santé et du district médical. Dans ce district sanitaire, la plupart des mères respectent le calendrier médical, même si, parfois, les conditions sont très difficiles pour d’autres.

Toutefois, il a signalé des perdus de vue, avec un taux d’abandon assez important. ‘’Les problèmes sont visibles avec le Rr1 et le Rr2  (vaccins contre la rougeole) où les enfants doivent prendre deux doses de vaccination contre la rougeole. Mais la deuxième dose pose problème, souvent par ignorance ou par négligence des parents. Touba prend trop de vaccins, c’est la raison pour laquelle nous avons reçu cette chaine de froid pour un bon stockage. Il y a des postes de santé comme celui de Touba Hlm qui ont des problèmes de stockage. Les autres gardent leurs vaccins à Darou Khoudoss.

VIVIANE DIATTA

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