Publié le 6 Feb 2019 - 21:39
CARAVANE ORANGE NDAGALMA - KAOLACK

Les promesses d’Idy au bassin arachidier 

 

Après avoir écourté plusieurs étapes initiales de sa tournée d'hier, le candidat de la coalition Idy-2019 a livré ses grandes lignes pour Kaolack et s'est réjoui des nouveaux ralliements enregistrés hier.

 

Décidément,  Idrissa Seck n'est  pas prêt  à se départir de son humour caustique. A Gossas, hier, dans la ville natale de l'actuel Pm, le leader du parti Rewmi ne s'est pas empêché de verser dans le sarcasme. "Un hôpital qui n'a pas de gynécologue. C'est grave ça.  Le  Premier ministre n'est-il pas au courant ? En tout cas, on va tout faire pour lui faire parvenir l'information, pour le peu de temps qu’il lui reste", a-t-il ironisé devant une foule de militants qui a dû se rendre à l'évidence d’un programme chargé ayant commencé par Ndagalma pour chuter à Kaolack. C'est d'ailleurs à l'entrée de cette ville,  à Darou Miname plus précisément,  qu'il  a été rejoint par son allié Pape Diop drainant une foule immense dont de nombreux "baye-fall". Un clin d'œil au dignitaire mouride Serigne Moussa Nawell,  un autre, au marabout Baye Niass dont le fief religieux est dans la région, sert de prétexte au candidat pour décliner son programme du jour.

Idrissa Seck estime que cette région dispose de trois potentialités qui ne sont pas mises en valeur avec efficience.  L'influence  de la famille niassène pourrait servir de point d'appui au déploiement de la diplomatie sénégalaise dans la sous-région, selon lui. "Un parent, au Nigeria,  m'a dit que le Sénégal devrait assumer une responsabilité dans son déploiement diplomatique en Afrique.  Que notre pays  a une influence telle qu'au Nigeria, il compte plus de 45 millions de disciples niassènes dont de grands dirigeants,  et devrait mettre à profit cet atout pour être plus influent sur les questions africaines",  avance-t-il.

Et dans ce bastion du  bassin arachidier, quoi de plus normal que de parler de la commercialisation de l'arachide ? Les nombreuses complaintes sur les bons impayés seront révolues, à en croire Idrissa Seck, s'il est élu président. "Notre programme compte garantir un écoulement rapide de telle sorte que la récolte ne vous reste pas entre les mains. Vous aurez rapidement du cash et pas des bons impayés. En plus, le matériel agricole et les semences seront disponibles", s'engage le candidat.

La région est également connue pour être le bastion de grands transporteurs et une zone carrefour par laquelle transitent un intense flux autoroutier pour les régions sud et sud-est du pays, et le commerce sous-régional. Idrissa Seck avance que la concertation sera de mise et que toutes les lourdeurs seront levées. "Le transport, ce n'est pas les routes seulement.  Les apprentis,  les chauffeurs et les transporteurs souhaitent  que les tracasseries dont ils sont victimes sur la route et dans les gares routières prennent fin le 24 février prochain. Je prends l'engagement de me concerter avec eux pour toute décision concernant le transport. Ce secteur est vital dans un pays pour la mobilité des personnes et des biens", promet le candidat de la coalition Idy-2019.

L'appel de Thierno Bocoum à  Me Wade

Un peu plus tôt,  à Ndagalma,  c'est Thierno Bocoum qui analysait la dynamique que prend la coalition Idy-2019. Avec le ralliement de l'Act d’Abdoul Mbaye hier matin,  ainsi que de Mamadou Lamine Diallo à la coalition Idy-2019, ce pôle d'opposition est désormais fort de trois anciens Premiers ministres, dont deux sous le régime de l'ancien président Abdoulaye Wade. Sans compter que le président sortant a été également le chef de gouvernement de Me Wade.

Une confrontation entre fils idéologiques du maitre que semble pourtant vouloir différer sa "vengeance" par procuration. Le ‘’Pape du Sopi’’ et secrétaire général national du Pds voit son parti empêché d'élection pour la première fois depuis sa création en 1974. En début de semaine, il a différé l'annonce de soutien qu'il compte apporter à l'un des deux candidats dont les plus en vue sont ses deux "fils" politiques, Idy et Macky.  Un  appel au boycott lancé par son parti s'en est suivi et  tout laisse croire qu'il va persister dans cette posture  de ne pas donner une consigne de vote en faveur d'un candidat. Par contre, Thierno Bocoum du mouvement Agir, membre de la coalition Idy-2019, est convaincu que l'ancien président soutiendra Idrissa Seck.

 "Me Wade a posé ses empreintes sur la démocratie sénégalaise. C'est un démocrate et un libéral convaincu. Notre conviction est qu'il va soutenir quelqu'un. Et bien évidemment et naturellement,  ça doit être le candidat de la coalition  Idy-2019 qui vient de sa famille,  qui est libéral comme lui. La démocratie exige qu'on ne croise pas les bras,  qu'il n'y ait pas d'abstention, mais un vote,  un choix. C'est  entre la continuité avec Macky Sall ou la rupture avec l'arrivée du président Idrissa Seck",  a appelé  de tous ses vœux  l'ancien  porte-parole de Rewmi, hier à Ndagalma. Thierno Bocoum de poursuivre : ‘’Nous pensons que le président Wade, qui est un démocrate convaincu, qui a beaucoup travaillé pour mettre en place les principes démocratiques dans notre pays, ne va pas croiser les bras pour cette élection. C'est notre souhait et nous avons l'occasion rêvée de sanctionner le régime en place. Nous pensons qu'il faut d'abord sanctionner et le Pds a des raisons de le faire.  Les autres partis aussi.  On a quatre candidats en face de lui, et Idy-2019 est la coalition gagnante, car elle mobilise le Sénégal dans sa diversité."

En attendant que le grand électeur se décide à finalement faire pencher la balance, Idrissa Seck se contente bien des probables surplus de voix qu'il a engrangés hier avec les nouveaux ralliements. "Les populations sont unanimes. Pas de deuxième tour,  pas de troisième tour. Nous allons tout plier dès le premier  tour",  a déclaré l’ancien ‘’jardinier des rêves’’ de Me Abdoulaye Wade.

OUSMANE LAYE DIOP

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