Publié le 31 Jan 2014 - 05:32
CARENCES EN MICRONUTRIMENTS

Une situation critique pour enfants et adultes sénégalais

 

La journée d'orientation presse sur l'enrichissement des aliments au Sénégal a révélé hier des chiffres alarmants au sujet des carences en micronutriments.

 

L’autosuffisance en micronutriments préoccupe l’Etat du Sénégal. Selon des statistiques livrées hier par la Cellule de lutte contre la malnutrition (CLM) en collaboration avec le Comité sénégalais pour la fortification (COSFAM), ‘’la carence en fer touche 25,5% de femmes contre 57,7% chez les enfants». En outre, «la carence en vitamine A a atteint les 2,4% chez les femmes enceintes», dopant la mortalité à ce niveau, «et 24,4% chez les enfants». Ces données ont été fournies par la nutritionniste Ndèye Khady Touré.

L'experte a également rappelé que le pourcentage en iode a touché 59% de femmes exposées au goitre, à une fatigue intense, aux avortements à répétition, contre 54,7% chez les enfants. Le zinc a atteint 59,5% de femmes et 59,1% d'enfants qui souffrent de retard de croissance et de baisse de résistance.

Par ailleurs, l’anémie a touché 52% des femmes et 71% des enfants. Ces derniers sont touchés à 57% par la carence en fer. «Cette prévalence qui touche plus de 40% de la population est un problème de santé publique, selon l’Organisation mondiale de la santé», a précisé le docteur Touré.

Les conséquences de cette situation sont désastreuses en ce sens que cela peut engendrer «la baisse des fonctions cognitives chez les enfants», mais aussi «une fatigue intense et le risque de mortalité chez les adultes», a expliqué la nutritionniste.

Pour lutter contre ce fléau, des stratégies sont mises en œuvre dans le court, moyen et long terme par le Clm. Il y a la supplémentation en fer des enfants, la fortification des aliments en micronutriments, et la diversification alimentaire. Mais seule une combinaison de stratégies complémentaires permettra d’avoir un impact. Le coordonnateur de la Cellule de lutte contre la malnutrition, Abdoulaye Kâ, a rappelé à cet égard que le Sénégal a déjà pris l’option de fortifier l’huile en vitamine A et la farine en fer (b9), les aliments les plus consommés.

Le Sénégal est signataire du décret portant sur la fortification des aliments et des recommandations sorties du dialogue secteur privé - secteur public en Afrique de l’Ouest, tenu en 2002 à Accra.  

AIDA DIENE

 

 

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